Bernardino da Siena

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´Il Vecchietta, “San Bernardino da Siena”, détail. Montalcino, Museo Civico e Diocesano d’Arte Sacra.

Bernardino degli Albizzi ou Bernardin de Sienne (Massa Marittima, 1380 – L’Aquila, 1444) : célèbre orateur franciscain, canonisé six ans après sa mort, en 1450, par le pape Nicolas V.

Dans ses prêches, Bernardin de Sienne fait très souvent référence aux œuvres alors visibles dans la ville et, en ces occasions, se révèle un véritable exégète des peintures les plus en vue de la cité, en même temps qu’un exceptionnel interprète de la dévotion populaire suscitée pendant des siècles par ces images. [1]Les prêches de Bernardin ne sont pas tous aussi positifs ; certains thèmes, irrecevables pour un lecteur du XXIe siècle, y reviennent de manière obsessionnelle. Fort heureusement, selon Mario Ascheri, « [ses] ferventes demandes de lois contre l’usure, les sorcières (une des ses obsessions) et la sodomie ne semblent pas avoir eu beaucoup d’écho à Sienne. » Mario Ascheri, Storia di … Poursuivre

Avec Catherine Benincasa, il est l’un des deux saints les plus vénérés de Sienne.

Iconographie

Très abondamment représenté en Toscane et particulièrement à Sienne, Bernardin est dépeint sous les traits d’un moine franciscain plutôt âgé, immédiatement identifiable par son visage toujours parfaitement rasé et, surtout, son aspect particulièrement ascétique. [2]Après la mort de Bernardin en 1444, Sano di Pietro a conçu l’iconographie du saint et, ce faisant, s’est avéré être un promoteur de première importance dans la diffusion d’images représentant le saint. Il a produit de nombreuses représentations du missionnaire franciscain prêchant ou accomplissant des miracles, comme celles de la prédelle éponyme du saint, … Poursuivre

Vêtu d’une simple robe de bure serrée à la taille, le visage amaigri par le jeûne et la bouche édentée sont les traits distinctifs de son iconographie, outre naturellement la plaquette de bois marquée du Nom de Jésus dans un soleil rayonnant. Il n’est pas rare que l’on voit pendre à sa cordelière un petit étui noir dans lequel il range des bésicles qui lui sont indispensables.

Hormis le disque portant la marque IHS, monogramme du Christ qu’il a lui-même promu, plusieurs symboles iconographiques peuvent l’accompagner :

  • trois mitres d’évêque à ses pieds
  • une colombe murmurant à son oreille
  • un crucifix dans la main

Il est parfois vu en gloire, debout sur un globe terrestre, accompagné d’anges.

Francesco di Giorgio Martini, « Saint Bernardino preaching from a Pulpit », Tempera sur parchemin, 21 x 14,3 cm avec la bande d’encadrement (20 x 14 cm sans cette bande). New-York, The Metropolitan Museum, Lehman Collection.

Principales scènes de la vie du saint :

  • Il prêche sur la Piazza del Campo en 1427.
  • Il prêche sur la Piazza di San Francesco en 1434.
  • Il détruit un sanctuaire païen.
  • Il prêche une nouvelle fois à Sienne, devant la Confraternité des Disciplinati della Scala à l’Hôpital du même nom ; une colombe murmure à son oreille.
  • Dans l’église d’Ara Coeli, à Rome, il guérit le petit-fils d’une femme nommée Andrea.
  • Sur son lit de mort.

Episodes posthumes :

  • Pendant ses funérailles, une femme possédée par le démon est libérée à l’approche du corps du saint.
  • Carinus, âgé de dix ans, tombe dans un étang alors qu’il transporte du grain au moulin. Il invoque Bernardino qui lui apparaît et le sauve.
  • A L’Aquila, il apparaît et ressuscite un jeune enfant tombé dans un baquet où il s’était noyé.
  • Flora de Cassia est guérie après avoir prié sur la tombe du saint.


Notes

Notes
1 Les prêches de Bernardin ne sont pas tous aussi positifs ; certains thèmes, irrecevables pour un lecteur du XXIe siècle, y reviennent de manière obsessionnelle. Fort heureusement, selon Mario Ascheri, « [ses] ferventes demandes de lois contre l’usure, les sorcières (une des ses obsessions) et la sodomie ne semblent pas avoir eu beaucoup d’écho à Sienne. » Mario Ascheri, Storia di Siena. Dalle origini ai giorni nostri, Pordenone, Edizioni Biblioteca dell’immagine, 2013, p. 109.
2 Après la mort de Bernardin en 1444, Sano di Pietro a conçu l’iconographie du saint et, ce faisant, s’est avéré être un promoteur de première importance dans la diffusion d’images représentant le saint. Il a produit de nombreuses représentations du missionnaire franciscain prêchant ou accomplissant des miracles, comme celles de la prédelle éponyme du saint, aujourd’hui dans une collection privée (CHRISTIANSEN-KANTER-STREHLKE 1988, pp. 164-166, n° 24 a et b, illustré p. 165). En 1448, deux ans avant la canonisation de Bernardin, Jean de Capistran (Giovanni da Capistrano [Capestrano, près de Naples, 1386 – Ilok (Croatie), 1456] : saint prédicateur franciscain observant), ami du saint, se tourna vers Sano pour l’exécution d’un portrait du défunt prédicateur. Le visage caractéristique de saint Bernardin, aux joues creuses et aux lèvres fines, est omniprésent dans les peintures dévotionnelles de Sano qui a largement contribué à diffuser ce type iconographique particulier.