Sano di Pietro, “Madonna in trono col Bambino”

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Sano di Pietro (Sienne, 1405 – 1481)

La Madonna in trono col Bambino (Vierge à l’Enfant sur un trône), vers 1450-1452.

Tempéra sur panneaux, 114 x 58 cm.

Inscriptions (sur le rouleau tenu par l’Enfant) : « EGO SUM » [1]

Provenance : ?

Sienne, Pinacoteca Nazionale.

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L’Enfant semble venir à peine de repérer la présence d’un intrus ; il serre sans doute un peu plus fort son bras contre la nuque de sa Mère (le geste qui n’est pas d’un enfant en bas âge mais nous ne sommes pas face à un enfant dans la norme) ; il  penche légèrement la tête vers l’intrus (le spectateur), et l’observe avec le regard vaguement étonné et interrogatif que l’on voit souvent à un enfant surpris dans les bras de sa mère. Le contraste avec le phylactère qu’il tient à la main, sur lequel figure la formule latine empruntée à l’Évangile de Jean grâce à laquelle il s’auto-désigne, en est d’autant plus grand. Ce détail (le phylactère, l’inscription latine), auquel il faut ajouter le visage résigné de tristesse de Marie, nous rappellent que la scène que nous regardons n’est pas une quelconque scène maternelle, et que la destinée terrestre de l’Enfant-Christ, qui vient de commencer, doit inévitablement  s’achever de manière dramatique.

S’il y a quelque chose d’un peu répétitif dans la figure du jeune enfant aux gros yeux ronds (il ressemble à s’y méprendre avec ses deux voisins dans la même salle), on ne peut qu’éprouver, cependant, l’enchantement qui résulte de l’observation de ce panneau d’une ineffable poésie.

[1] “Ego sum [via, veritas, et vita ; nemo venit ad Patrem, nisi per me.]” : “C’est moi qui suis [la voie, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père, si ce n’est par moi].” Évangile selon Saint Jean (Jn 14, 06).

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