
Sano di Pietro (Sienne, 1405 – 1481)
San Pietro guarisce Santa Petronilla (Saint Pierre guérit sainte Pétronille),
Compartiment de prédelle (Polyptyque de l’Assunta)
Provenance : Ancien couvent (démoli) de Santa Petronilla degli Umiliati, Sienne.
Sienne, Pinacoteca Nazionale.
L’histoire se lit de gauche à droite, comme il se doit. Dans une sorte d’alcôve, une jeune femme est allongée sur une couche. Il s’agit de Pétronille. Elle deviendra sainte et porte déjà l’auréole qui est la marque de la sainteté. A ses côtés, un homme lui a pris la main comme le ferait un médecin souhaitant mesurer le pouls. Cet homme d’un certain âge, doté d’une courte barbe blanche, et vêtu, comme les apôtres, selon la mode antique, possède toutes les caractéristiques du Prince des apôtres Pierre, hormis les clés qui ne lui seraient pas ici d’un grand secours. Sur la droite de la scène, dans un espace beaucoup plus large, Pétronille est maintenant sur pieds (on la reconnaît d’autant mieux qu’elle porte la même robe que celle que nous lui voyons dans l’alcôve) et sert les convives réunis autour de la table. Sano di Pietro n’oublie pas de représenter le torchon nécessaire au service, que l’on voit accroché à la barre de bois sur le mur du fond. Comme nous sommes à Sienne, ce torchon est parfaitement assorti à la nappe blanche brodée de dessins noirs disposée sur la table du banquet. Pétronille était, dit-on d’une grande beauté mais souffrait de paralysie. Saint Pierre prétendait que cette infirmité lui avait été infligée pour son bien : c’est grâce à elle que la jeune femme effectuerait son cheminement spirituel. Et c’est pour ne pas laisser croire qu’il n’avait pas la capacité de la guérir grâce miraculeusement d’une infirmité supposée être sa meilleure alliée dans ce cheminement, il lui aurait un beau jour formulé une injonction, à peu près dans ces termes : “Pétronille, lève-toi et sers nous !” Ce qu’elle fit aussitôt. Mais une fois le service achevé, Pierre lui ordonna, cette fois-ci de retourner se coucher. Après quoi elle se serait retrouvée paralysée de nouveau, toujours pour son bien. Elle guérit complètement quand elle finit par acquérir la perfection dans l’amour de Dieu.
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