Lorenzo di Pietro, dit ‘Il Vecchietta’ (Premières années du XVe siècle – 1480)
Vergine Annunziata (Vierge de l’Annonciation)
Caisson de la face antérieure de l’Arliquiera de Santa maria alla Scala, tempera sur panneaux.
Sienne, Museo dello Spedale di Santa Maria alla Scala.
Au sein d’un décor qui oscille entre réalisme et abstraction, merveilleusement coloré de gris, d’ocres et d’orangés, la Vierge croise les mains sur sa poitrine et penche la tête sur sa poitrine, en signe non pas de résignation mais d’acceptation des conséquences de la parole que l’ange, à l’autre extrémité de l’Arliquiera, est en train de proférer au nom du Dieu qui l’a dépêché à cet effet à Nazareth, auprès d’elle. Entre les deux protagonistes du colloque, il y a toute la distance qui va de l’une à l’autre des deux figures au sein du panneau peint, mais il y a aussi une seconde distance, générée par la première, qui ne doit rien au hasard et moins encore à un quelconque souci d’ordre décoratif : dans l’intervalle éminemment signifiant – on voudrait le qualifier de sacré – qui sépare les deux personnages, c’est une destinée tragique qui est résumée, celle de la vie terrestre du Christ, celui-là même qui va naître au monde parce qu’une qu’une Vierge s’apprête à le porter en son sein, destinée surhumaine résumée succinctement, mais avec quelle puissance, en deux épisodes qui parlent aussi de la Rédemption du genre humain. Tout cela exprimé au moyen de deux délicates petites figures peintes au sommet d’une armoire …