Duccio di Buoninsegna (Sienne, vers 1260 – vers 1318/19)
Adoration des Mages.
Compartiment du polyptyque de la Maestà, tempéra et or sur bois, 47,5 x 47,5 cm.
Provenance : Cathédrale de Santa Maria Assunta, Sienne.
Sienne, Museo dell’Opera Metropolitana del Duomo.
La prédelle, ou plutôt ce qu’il en demeuré à Sienne, est présentée au Museo dell’Opera amputée de ses premiers compartiments ; il en résulte que la narration commence dorénavant par l’Adoration des Mages.
Selon un procédé cher à Duccio, qui consiste à répéter, le cas échéant, un même décor pour faciliter l’intelligence de la succession des scènes par le spectateur qui s’y arrête, nous reconnaissons d’emblée la grotte de Bethléem à son allure identique à celle de la Nativité. Les bergers ont laissé place aux Mages dont le “prophète” positionné à la droite du présent panneau – il s’agit du roi Salomon – évoque les paroles du Psaume LXXI. [1] L’espace est maintenant occupé par la tête du cortège des rois mages ; ceux-ci viennent de mettre pied à terre pour s’agenouiller devant l’Enfant tenu sur les genoux de sa Mère. Elle-même est maintenant assise sur un trône de marbre blanc que l’on croirait apporté des coulisse pour faire bonne figure sur l’avant-scène. Les chevaux piaffent encore. L’un d’eux, il est blanc lui aussi, surprend pas la beauté et l’étonnant réalisme de sa figure. Il existe sans doute, en ce début du XIVe s., peu d’exemples en peinture d’un animal dont l’attitude aura été aussi finement observée.
La cohorte des anges à quitté les lieux, libérant tout l’espace du ciel sur lequel la feuille d’or vient jouer encore une fois avec la lumière. Et toujours, au sommet de l’image, le fragment de disque bleu, forme abstraite et modèle de la perfection géométrique, souligne la présence cachée d’un Dieu omniprésent durant tout le cours de l’histoire qui se déroule silencieusement devant nous.
[1] Psaume attribué à Salomon.
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