Apparu au XIIIe siècle, le vocable limbe, qui est inconnu de la Bible, a longtemps désigné, dans l’ancienne doctrine catholique, un lieu de l’au-delà situé au bord de l’enfer. Littré précise que le mot est « consacré parmi les théologiens pour signifier le lieu où les âmes des justes de l’ancien testament attendaient que Jésus-Christ fût venu opérer le mystère de la rédemption ; quelques théologiens y mettent aussi les enfants morts sans baptême ».
L’évangile apocryphe de Nicodème décrit un épisode situé après la résurrection du Christ au cours duquel celui-ci fait irruption dans cette zone vague et ténébreuse de l’au-delà : « Les portes de bronze se fracassèrent et les barres de fer se rompirent et tous les morts furent déliés des chaînes qui les retenaient … Et le roi de gloire entra, sous l’aspect d’un homme, et les ténèbres de l’Enfer devinrent éblouissantes. » A l’issue de cet événement fracassant, Satan est enchaîné, tandis qu’Adam et tous les justes sont ressuscités et menés au paradis.
I. Sources écrites de l’épisode
Voir lien ci-dessus
II. Iconographie
Les lieux sont représentés dans l’épisode du Christ au limbe qui suit la Résurrection. Aucun enfant n’y apparaît : c’est dans le limbe des patriarches qu’a lieu l’événement prodigieux, et non dans celui des enfants.
Les détails iconographiques de la scène sont fixés depuis le début du XIVe s. :
- Jésus apparaît devant la porte qu’il vient de fracasser, portant la bannière de la Résurrection
- la porte du limbe (il s’agit du limbe des patriarches) est tombée au sol, sur un démon qu’elle écrase
- l’assemblée des justes de l’Ancien Testament, parmi lesquels Adam et Ève, le roi David, d’autres prophètes
- on note également la présence de Jean Baptiste portant l’auréole des saints
- le cadre souterrain présente l’aspect d’une grotte profonde, voutée et sombre, dans laquelle on distingue des reliefs d’architecture
- on ne voit aucun feu infernal dans le limbe qui est réputé en être préservé
- parfois, des démons contemplent la scène de loin
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