Limbes

On parle des limbes (au pluriel) car, ainsi que l’indique Jacques Le Goff [1]Jacques Le Goff, « L’attente dans le Christianisme : le Purgatoire », Communications, Année 2000, 79, p. 300., il existe deux limbes : celui des patriarches et celui des enfants morts avant d’avoir été baptisés. De fait, le Purgatoire « n’est pas le seul lieu d’attente de l’Au-Delà. Le remodelage de la géographie de l’Au-Delà au tournant du XIIe et du XIIIe siècle aboutit à un système de cinq lieux de l’Au-Delà. A côté du Purgatoire s’individualisent deux autres lieux d’attente de l’Au-Delà : les limbes [2]Dans la Divine Comédie, Dante, au début de son parcours, se réveille dans les Limbes après s’être assoupi (ou évanoui) à la fin du chant III. Dans la « cartographie dantesque », les Limbes (lat. limbus : bordure) constituent à la fois la bordure et le premier cercle de l’enfer. Voir DANTE, La Divine Comédie (éd. sous la direction de Carlo Ossola, traduction de Jacqueline … Poursuivre. Le limbe des patriarches accueillait les Justes de l’Ancien Testament (patriarches, prophètes, et aussi Adam et Ève) qui, ayant vécu avant le baptême, n’avaient pu acquérir ce passeport obligatoire pour le Paradis. Mais Jésus, pendant sa mort terrestre, entre son expiration sur la croix le vendredi saint et sa résurrection au matin de Pâques, était descendu dans le limbe des patriarches et en avait fait sortir les justes de l’ancienne loi, ainsi qu’Adam et Ève, et les avait fait entrer avec lui au Paradis [3]Ce faisant, le Christ faisait des patriarches les premiers bienheureux, ainsi que l’écrit Dante (« feceli beati », chant IV, v. 61) dans La Divine Comédie, op. cit., p. 30.. Il avait apposé les scellés sur la porte du limbe et celui-ci était resté vide à jamais. L’autre limbe, le limbe des enfants, continuait à accueillir les enfants morts avant le baptême. N’ayant pas d’autre péché que le péché originel dont ils n’étaient pas responsables, ils n’y subissaient pas de peines infernales : il n’y avait pas de feu dans les limbes ». [4]Voir aussi : Le limbe (selon Dante).

Iconographie des limbes

Notes

Notes
1 Jacques Le Goff, « L’attente dans le Christianisme : le Purgatoire », Communications, Année 2000, 79, p. 300.
2 Dans la Divine Comédie, Dante, au début de son parcours, se réveille dans les Limbes après s’être assoupi (ou évanoui) à la fin du chant III. Dans la « cartographie dantesque », les Limbes (lat. limbus : bordure) constituent à la fois la bordure et le premier cercle de l’enfer. Voir DANTE, La Divine Comédie (éd. sous la direction de Carlo Ossola, traduction de Jacqueline Risset). Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 2021, p. 872 ; L’enfer (selon Dante) en annexe du présent guide.
3 Ce faisant, le Christ faisait des patriarches les premiers bienheureux, ainsi que l’écrit Dante (« feceli beati », chant IV, v. 61) dans La Divine Comédie, op. cit., p. 30.
4 Voir aussi : Le limbe (selon Dante).