Antonio Federighi, “Pozzetto del Sabato Santo”

Antonio Federighi (Sienne, entre 1420 et 1425 – 1483)

Pozzetto del Sabato Santo (Puits du Samedi Saint), 1465-1468.

hauteur :

Inscriptions :

  • (sur la paroi arrondie, à l’arrière du puits) : « NEL MDCCCLXV DI QUI IL FONTE SCOLPITO NEI PRIMI DEL MCD FU RIPORTATO DOV’ERA TOLTO L’ALTARE CHE LO NASCONDEVA E L’ANNO DOPO RESTAURARONO GLI ORNATI COLLE PITTURE DELLA CAPPELLA ESSENE OPERAIO FERDINANDO RUBINI » [1]« En 1865, la fontaine sculptée au début du XVe siècle fut réinstallée à l’endroit d’où avait été ôté l’autel qui la dissimulait et, l’année suivante, ses ornements furent restaurées en même temps que les peintures de la chapelle, Ferdinando Rubini en étant le maître d’ouvrage. »

Provenance : Cathédrale de Santa Maria Assunta, Sienne.

Sienne, Cathédrale de Santa Maria Assunta, Chapelle de San Giovanni Battista.

Le puits de la chapelle de San Giovanni Battista, chef-d’œuvre d’Antonio Federighi datant des années 1465-1468, est improprement qualifié de fonts baptismaux. Sa fonction originelle était de servir de réservoir destiné à être monté sur un chariot mobile afin de bénir l’eau baptismale lors de la Veillée pascale du Samedi Saint. Ce n’est que plus tard qu’il a été définitivement placé dans la chapelle, où il n’a jamais eu l’usage de fonts baptismaux. De nos jours, ce splendide chef-d’œuvre de Federighi est encore utilisé par l’archevêque de Sienne

La cuve octogonale est ornée de bas-reliefs comportant, sur six faces, des scènes de la Genèse, parmi lesquelles la représentation du péché originel dont le baptême offre une possibilité de purification. Sur les deux autres faces, Antonio Federighi a figuré deux scènes mythologiques représentant deux des exploits réalisés par Hercule pour se purifier du meurtre de ses fils et de Mégara, sa première épouse, témoignant à la fois de la profonde culture classique d’un artiste ancré dans l’époque de la Renaissance qui est la sienne et de l’intelligence particulière avec laquelle des thèmes païens antiques sont présentés comme la préfiguration de l’avènement de l’ère nouvelle initiée lors de l’Incarnation. « L’accent est également mis sur référence à l’Antiquité par le biais des scènes mythologiques avec dauphins, amours et chimères qui, sur la base, paraphrasent avec fantaisie les prototypes des œuvres classiques. » [2]Wolfgang Loseries, dans Mario Lorenzoni (dir.), Le sculture del Duomo di Siena, Milan, Silvana Editoriale, 2009, p. 152.

Chacun des huit panneaux (figures ci-dessous) est encadré de pilastres qui supportent une corniche richement ornée de motifs empruntés à l’Antiquité classique. Les panneaux décrivent les scènes suivantes, dont six font référence à la Création, deux autres aux travaux d’Hercule :

  • Antonio Federighi, Creazione di Adamo
  • Antonio Federighi, Creazione di Eva
  • Antonio Federighi, Ammonizione di Adamo ed Eva
  • Antonio Federighi, Tentazione di Eva
  • Antonio Federighi, Tentazione di Adamo
  • Antonio Federighi, Cacciata dal Paradiso Terrestre
  • Antonio Federighi, Ercole e il leone Nemeo
  • Antonio Federighi, Ercole e il Centauro Nesso

John T. Paoletti, « Antonio Federighi : A Documentary Re-Evaluation and a New Attribution », Jahrbuch der Berliner Museen, 17. Bd. (1975), Staatliche Museen zu Berlin – Preußischer Kulturbesitz, pp. 87-143.

Enzo Carli, Il Duomo di Siena e il Museo dell’Opera, Florence, Scala, 1999.

Notes

Notes
1 « En 1865, la fontaine sculptée au début du XVe siècle fut réinstallée à l’endroit d’où avait été ôté l’autel qui la dissimulait et, l’année suivante, ses ornements furent restaurées en même temps que les peintures de la chapelle, Ferdinando Rubini en étant le maître d’ouvrage. »
2 Wolfgang Loseries, dans Mario Lorenzoni (dir.), Le sculture del Duomo di Siena, Milan, Silvana Editoriale, 2009, p. 152.