Raffaello Vanni, « Visione del beato Pietro Pettinaio »

Raffaello Vanni (Sienne, vers 1590 – 1673)

Visione del beato Pietro Pettinaio (Vision du bienheureux Pietro Pettinaio),

Huile sur toile, 182 x 140 cm.

Inscription :

  • (dans un cartouche, sous la peinture) : « QU[ESTO] E’ IL LUOGO IN CUI B. PIETRO PETTINAIO SENESE TERZIARIO FRANCESCANO EBBE LA VISIONE CHE SI ESPRIME NEL PRESENTE QUAD[RO] »

Provenance : In situ.

Sienne, Cathédrale, autel du bas-côté droit de la nef.

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La scène de la vision de Pier Pettinaio est représentée à Sienne dans deux tableaux de Raffaello Vanni peu connus du public (celui qui nous intéresse présentement et un second conservé à l’Arciconfraternita della Misericordia [1]Voir Raphaello Vanni, Visione del Beato Pietro Pettinaio. Sienne, Arconfraternita della Misericordia..

Une légende tardive (nous sommes vers le milieu du XVIIe siècle) raconte qu’un beau jour, Pietro, trouvant les portes de la Cathédrale ouvertes comme s’il était attendu, entra pour prier. C’est alors que des anges lui apparurent, répandant, le long de l’allée centrale, des cendres dans lesquelles Jésus, lui aussi présent, chemina en y laissant des empreintes de pas bien visibles afin de se rendre vers le maître-autel et y d’y prendre place près de la Vierge qui s’y trouvait déjà. Comme il se doit, le Seigneur lui-même observait la scène du haut du ciel, parmi les nuées. C’est alors qu’un frère entra à son tour dans la Cathédrale. Il présentait des stigmates aux pieds et aux mains, et portait un habit franciscain tenu à la taille par une cordelière. Seul parmi tous, il s’avança vers l’autel en foulant exactement les empreintes laissées dans la cendre par le Christ quelques instants plus tôt, avant de parvenir jusqu’à l’autel où l’accueillirent les deux personnages célestes qui semblaient l’y attendre : ce moine, bien entendu, était François d’Assise en personne …

Placée très en hauteur au-dessus de la porte adjacente au campanile, à demi cachée dans un espace peu éclairé, la toile est difficilement visible

Parfaitement reconnaissable, l’intérieur de la Cathédrale présente l’aspect qu’il avait au XVIIe siècle : hormis son parement de marbres noirs et blancs parfaitement reconnaissable, deux des douze énormes sculptures représentant les apôtres, alors fixées sur les piliers du vaisseau central, sont bien visibles ; à l’arrière-plan, violemment éclairée par une lumière surnaturelle, apparaît la structure de marbre de la chapelle de la Madonna delle Grazie. L’autel, sur lequel sont assis le Christ et la Vierge et agenouillé François d’Assise, conformément au songe de Pier Pettinaio, divise la scène en deux parties : à gauche, on peut reconnaître les saints Jérôme, Ansano et Paul, tandis que dans la partie droite, l’apôtre André est assis à même le sol. Derrière lui, se tiennent Jean Baptiste, Bernardin de Sienne, en conversation avec un second apôtre, Barthélémy. Tout au fond, apparaissent Pierre et les bienheureux Giovanni Colombini et Pier Pettinaio.

Notes

Notes
1 Voir Raphaello Vanni, Visione del Beato Pietro Pettinaio. Sienne, Arconfraternita della Misericordia.