‘Maestro di Città di Castello’ (peintre disciple de Duccio, actif entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle)
Vierge à l’Enfant
Panneau central du polyptyque de la Madonna col Bambino e i Santi Agostino, Paolo, Pietro, Antonio Abate (Vierge à l’Enfant et les saints Antoine, Paul, Pierre, Antoine Abbé) ou Polittico di Crevole (Polyptyque de Crevole), entre 1315 et 1325.
Tempéra et or sur panneau, 118 x 54 cm.
Inscriptions :
- (au revers du panneau central d’une écriture du Quattrocento peinte en caractères cursifs au pinceau noir [1]) : « <dedicazione> della chiesa di S[ant]a Mar[i]a di Mo[n]te <Speculo>… / … adì 16 d’aprile nel An[n]o (?) 7 (?) … / … del S[ant]o padre Papa Alissa[n]dro … / …el uescovo di Siena con<cesse> / <indulg>enzie per 8 dì continui / <…>fatta inanti ann[n]o 300 <…> »
Provenance : Pieve di Santa Cecilia, à Crevole, Murlo.
Sienne, Pinacoteca Nazionale.
Le panneau central du polyptyque n’a rejoint qu’au cours des dernières années les cimaises de la Pinacothèque. Il y a retrouvé sa place entre les quatre saints qui l’accompagnaient à l’origine au sein du même retable. Dans l’intervalle, il a subi une brutale découpe qui l’a privé de son format cintré originel, ainsi que de la cuspide dont il était surmonté. Ainsi réduit à un format rectangulaire, et selon une pratique fréquente, le panneau a alors été utilisé comme image dévotionelle, au centre d’un tableau découpé à cet effet. C’est en tous cas la situation que décrit Francesco Brogi en 1862, alors qu’il établit le catalogue artistique de la pieve de Santa Cecilia à Crevole. [2]
Nous nous trouvons devant un nouvel exemple de la manière dont l’iconographie d’un sujet a priori banal révèle une complexité qui vise à exprimer le sens profond de l’image (voir iconographie de la Vierge à l’Enfant). Il y a lieu de noter que la fréquence de ce type de représentation met définitivement hors de doute le fait que l’iconographie du sujet, du XIIIe au XVIe s., vise systématiquement à exprimer bien plus que la seule image d’une mère portant son enfant dans les bras.
[1] Alessandro Bagnoli, « Maestro di Città di Castello », in Duccio – Alle origini della pittura senese (catalogue d’exposition). Cinisello Balsamo, 2003, p. 296.
[2] Francesco Brogi, Inventario generale degli oggetti d’arte della provincia di Siena, compilato da F. Brogi (1862-65) e pubblicato a cura della onor. Deputazione Provinciale Senese. Sienne, C. Nava, 1897 (cité par A. Bagnoli). Dans cet ouvrage, Brogi décrit les quatre panneaux latéraux, alors séparés, comme des œuvres de la « maniera du Duccio », tandis que la Madonna col Bambino est considérée comme étant de la « maniera forse del Lorenzetti » (« peut-être de Lorenzetti »), apparaissant comme une icône vénérée par saint Augustin et sainte Monique, ces derniers peints sur la toile qui l’entourait. Cette toile elle-même était identifiée à la « maniera di Antonio Buonfigli. » Alessandro Bagnoli, ‘Maestro di Città di Castello », in Duccio. Alle origini della pittura senese, Cinisello Balsamo, 2003, p. 298. Selon Bagnoli, la figure de la cuspide représentait l’Eternel bénissant.
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