‘Maestro di Città di Castello’, “Madonna col Bambino”

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‘Maestro di Città di Castello’ (peintre disciple de Duccio, actif entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle)

Madonna col Bambino (Vierge à l’Enfant), entre 1315 et 1325.

Panneau central du polyptyque de la Madonna col Bambino e i Santi Agostino, Paolo, Pietro, Antonio Abate (Vierge à l’Enfant et les saints Antoine, Paul, Pierre, Antoine Abbé) ou Polittico di Crevole (Polyptyque de Crevole), tempéra et or sur panneau, 118 x 54 cm.

Inscriptions : 

  • (au revers du panneau central d’une écriture du Quattrocento peinte en caractères cursifs au pinceau noir [1]Alessandro Bagnoli, « Maestro di Città di Castello », in Duccio – Alle origini della pittura senese (catalogue d’exposition), Cinisello Balsamo, 2003, p. 296.) : « <dedicazione> della chiesa di S[ant]a Mar[i]a di Mo[n]te <Speculo>… / … adì 16 d’aprile nel An[n]o (?) 7 (?) … / … del S[ant]o padre Papa Alissa[n]dro … / … el uescovo di Siena con<cesse> / <indulg>enzie per 8 dì continui / <…> fatta inanti ann[n]i 300 <…> »

Provenance : Ermitage augustinien de Montespecchio [2]Voir inscription figurant au dos du panneau, note 1. jusqu’en 1687 [3]1687 : date du transfert de la communauté monastique. C’est alors que, selon une pratique courante, le polyptyque, ayant perdu sa fonction liturgique propre à tout retable place sur un autel, a été démembré. ; Pieve di Santa Cecilia, à Crevole, Murlo, à partir de cette date.

Sienne, Pinacoteca Nazionale.

Le panneau central du polyptyque de Montespecchio n’a que que récemment rejoint les cimaises de la Pinacothèque. Il y a retrouvé sa place entre les quatre saints qui l’accompagnaient à l’origine au sein du même retable. Dans l’intervalle, il a subi une brutale découpe qui l’a privé de son format cintré originel, ainsi que de la cuspide dont il était surmonté. Ainsi réduit à un format rectangulaire, et selon une pratique fréquente, le panneau a alors été utilisé comme image dévotionelle, au centre d’un tableau à l’huile sur toile découpé à cet effet. [4]Voir note 1. Alors considéré « à la manière de Lorenzetti », le tableau en question, représentait les saints Augustin et Monique en adoration devant la Madonna col Bambino placée en son centre. Alessandro Bagnoli, Duccio. Alle origini della pittura senese, Cinisello Balsamo, Silvana, 2003, p. 298. C’est en tous cas la situation que décrit Francesco Brogi en 1862, lorsqu’il établit le catalogue artistique de la pieve de Santa Cecilia à Crevole. [5]Francesco BROGI, Inventario generale degli oggetti d’arte della provincia di Siena, compilato da F. Brogi (1862-65) e pubblicato a cura della onor. Deputazione Provinciale Senese. Sienne, C. Nava, 1897 (cité par A. Bagnoli). Dans cet ouvrage, Brogi décrit les quatre panneaux latéraux, alors séparés, comme des œuvres de la « maniera du Duccio », tandis que la Madonna col Bambino … Poursuivre

Nous nous trouvons devant un nouvel exemple d’œuvre dans laquelle l’iconographie d’un sujet a priori banal révèle une complexité qui vise à exprimer le sens profond de l’image, toujours en lien avec la Passion du Christ (voir iconographie de la Vierge à l’Enfant). Il y a lieu de noter que la fréquence de ce type de représentation met définitivement hors de doute le fait que l’iconographie du sujet, du XIIIe au XVIe s., vise systématiquement à exprimer bien plus que la seule image d’une mère portant son enfant dans les bras.

Notes

Notes
1 Alessandro Bagnoli, « Maestro di Città di Castello », in Duccio – Alle origini della pittura senese (catalogue d’exposition), Cinisello Balsamo, 2003, p. 296.
2 Voir inscription figurant au dos du panneau, note 1.
3 1687 : date du transfert de la communauté monastique. C’est alors que, selon une pratique courante, le polyptyque, ayant perdu sa fonction liturgique propre à tout retable place sur un autel, a été démembré.
4 Voir note 1. Alors considéré « à la manière de Lorenzetti », le tableau en question, représentait les saints Augustin et Monique en adoration devant la Madonna col Bambino placée en son centre. Alessandro Bagnoli, Duccio. Alle origini della pittura senese, Cinisello Balsamo, Silvana, 2003, p. 298.
5 Francesco BROGI, Inventario generale degli oggetti d’arte della provincia di Siena, compilato da F. Brogi (1862-65) e pubblicato a cura della onor. Deputazione Provinciale Senese. Sienne, C. Nava, 1897 (cité par A. Bagnoli). Dans cet ouvrage, Brogi décrit les quatre panneaux latéraux, alors séparés, comme des œuvres de la « maniera du Duccio », tandis que la Madonna col Bambino est considérée comme étant de la « maniera forse del Lorenzetti » (« peut-être de Lorenzetti »), apparaissant comme une icône vénérée par saint Augustin et sainte Monique, ces derniers peints sur la toile qui l’entourait. Cette toile elle-même était identifiée à la « maniera di Antonio Buonfigli. » Alessandro Bagnoli, ‘Maestro di Città di Castello », op. cit., p. 298. Selon Bagnoli, la figure de la cuspide représentait l’Eternel bénissant.

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