Taddeo di Bartolo (Sienne, 1362 ou 1363 – 1422)
San Cristoforo (Saint Christophe), 1408.
Fresque
Inscriptions : /
Provenance : In situ.
Sienne, Palazzo Pubblico, Anticapella.
Au Moyen âge, le saint faisait l’objet d’une grande vénération, y compris à Sienne. On avait recours à son intercession non seulement en temps de peste, mais également dans plusieurs occasions de la vie quotidienne. La représentation de saint Christophe était particulièrement fréquente dans les villes qui étaient aussi des étapes pour les pèlerins se rendant vers Rome par la via Francigena. On le représentait de manière à ce qu’il soit aussi visible que possible parce qu’une croyance superstitieuse voulait que le jour où l’on voyait la figure de saint Christophe, on ne courait aucun risque d’être surpris par la mauvaise mort. La vue de ce saint avait ainsi vocation à rassurer en inspirant un sentiment de sécurité et de protection aux voyageurs.
Pour cette raison, mais aussi selon la tradition qui lui donnait des propositions gigantesques pour exprimer sa force, il était peint sur de grandes surfaces afin que son image puisse être perçue de tous.
La présence surprenante de la figure du saint dans un cycle dont la thématique est essentiellement laïque s’explique par la date de sa réalisation (1408) : celle-ci est antérieure à la décision d’orner l’ensemble de la salle, à une période où le programme iconographique du décor de l’ensemble n’était pas encore arrêté. D’une certaine manière, la Commune payait également ici une dette à saint Christophe : l’église qui lui était consacrée, au centre de la cité [1], non loin de l’actuel Palazzo Pubblico, avait longtemps accueilli l’activité et les réunions publiques de la cité avant la construction du palais qui leur fut dorénavant consacré.
[1] L’église de San Cristoforo existe encore, bien que son apparence extérieure soit dorénavant bien éloignée de celle qu’elle avait aux yeux des pèlerins médiévaux.
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