
Ambrogio Lorenzetti (Sienne, vers 1290 – Sienne, 1348)
Il profeta Sofonia (Le prophète Sophonie), 1334-1336.
Fresque, détail de la voûte de la chapelle de San Galgano.
Inscriptions :
- (sur le phylactère) : « HEC EST [CIVITAS] GLORIOSA QUE DICI/TUR EX(TRA) ME NON EST ALTERA » [1]« Voilà cette ville joyeuse dont on dit qu’il n’en existe nulle autre pareille. » Ces paroles écrites condensent avec quelques variations le texte du prophète Sophonie : « Voilà donc cette ville joyeuse qui siégeait en sécurité et qui disait dans son cœur : ‘Moi, et rien que moi !’ Comment ! Elle est en ruine, c’est un repaire pour les bêtes ! … Poursuivre
Provenance : In situ.
Montesiepi (Chiusdino), Chapelle de San Galgano.
Le personnage, dont l’image est très lacunaire, porte une longue barbe et un chapeau en pointe d’un modèle oriental qui vise à lui donner l’allure d’un prophète. Il a pu être précisément identifié récemment grâce au déchiffrage du texte écrit sur le phylactère qu’il déploie devant lui en formant une courbe parallèle au contour du médaillon dans lequel il s’inscrit : il s’agit du prophète Sophonie, neuvième des douze petits projetés de l’Ancien Testament. Adressant ses paroles directement à la Regina coeli, la Reine des cieux peinte sur la paroi au-dessous, vers laquelle il tend aussi son regard, il évoque, au moyen d’une allusion complexe, la gloire du Paradis, « la ville joyeuse dont on dit qu’il n’en existe nulle autre pareille » dont elle est figurée en tant que souveraine. Par ce moyen, il se fait témoin de la scène, à l’instar du spectateur qui se trouve impliqué dans la même situation.
Notes
1↑ | « Voilà cette ville joyeuse dont on dit qu’il n’en existe nulle autre pareille. » Ces paroles écrites condensent avec quelques variations le texte du prophète Sophonie : « Voilà donc cette ville joyeuse qui siégeait en sécurité et qui disait dans son cœur : ‘Moi, et rien que moi !’ Comment ! Elle est en ruine, c’est un repaire pour les bêtes ! Tous ceux qui passeront près d’elle siffleront et agiteront la main. » (Livre de Sophonie 2, 15). Seule une partie des lettres de cette inscription est encore lisible grâce aux prises de vue en fluorescence ultraviolette. |
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