Employé dans le domaine de la peinture et du dessin, parfois même celui de la sculpture [1], le terme caractérise un type de correction majeure, correspondant à un changement radical effectué au regard de l’intention initiale, au cours du travail d’élaboration de l’œuvre par l’artiste. En peinture, et plus encore dans le domaine du dessin, cette splendide hésitation peut laisser des traces visibles à la surface de l’œuvre.
Le terme « semble n’être apparu que tardivement dans le langage du peintre, bien après que l’usage du pentimento des italiens ne se fut généralisé dans la peinture et le dessin » [1]. Poursuivant une réflexion qui porte avant tout sur l’art du dessin, mais qui s’applique tout autant à la peinture, Françoise Viatte ajoute : « [le repentir] est l’affirmation ténue mais déterminée de la liberté du dessinateur, celle de son irrésolution devant les différentes possibilités qui s’offrent à lui. Ni variante, ni reprise, le repentir vit dans un temps suspendu, contredit par l’impatience de la main, par l’obstination du tracé réitéré qui prend appui sur lui-même pour approcher la forme juste ».
[1] On pense naturellement ici à l’extraordinaire et poignante Pietà Rondanini de Michel-Ange, dans laquelle la matière d’une première pensée a été rongée jusqu’au point ultime au delà duquel les formes sculptées sont condamnées à disparaître.
[2] VIATTE, Françoise (sous la direction de), Repentirs (catalogue d’exposition, Louvre, du 12 mars au 17 juin 1991). Paris, RMN, 1991, p. 9.
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