Ignoto senese, « I Santi Sebastiano e Antonio da Padova »

Ignoto senese (Giovanni di Lorenzo [?]) [1]Giovanni di Lorenzo ou Giovanni di Lorenzo Larciani (Florence, 1484 – 1527).

I Santi Sebastiano e Antonio da Padova (Les saints Sébastien et Antoine de Padoue), v 1530-1540.

Fresques détachées, 185 x 64 cm (chaque panneau) [2]Les pilastres, chapiteaux et architraves de stuc sont l’œuvre d’un stucateur inconnu. L’ensemble mesure 197 x 198 cm.

Inscriptions : /

Provenance : Église de San Donato, aujourd’hui salle de San Donato au sein des bâtiments du siège historique du Monte dei Paschi.

Sienne, Palazzo Salimbeni, Museo di San Donato, salle de San Donato.

L’auteur de ces deux fresques, initialement identifié par Federico Zeri [3]Federico Zeri, « Eccentrici fiorentini », dans Bollettino d’Arte, XLVII 1962), pp. 216-236). sous le pseudonyme de ‘Maître des paysages Kress’ (‘Master of the Kress Landscapes’), d’après un groupe de trois paysages appartenant à la Kress Collection (Washington, National Gallery of Art), a été reconnu comme l’un des peintres les plus plus intrigants de la Maniera florentine, et l’une de ses énigmes les plus déroutantes. Le soi-disant ‘Kress Master’ est l’auteur d’une vingtaine d’œuvres parvenues jusqu’à nous, qui révèlent un style vigoureux, singulier et plein d’imagination. Il se distingue par un graphisme nerveux et un dessin parfois maladroit que compense une riche palette. Comme le pseudonyme employé un temps l’indiquait, le ‘Maître des paysages Kress’ plaçait souvent des paysages les arrière-plans de ses œuvres. D’une io intense beauté, ceux-ci combinent généralement des aspects dramatiques à la manière de Dürer (rochers abandonnés, villes fantastiques, figures anguleuses et élancées esquissées d’un geste rapide et sûr de lui. Grâce à la découverte de trois contrats concernant une œuvre importante, le retable de Fucecchio, daté de 1523 (Fucecchio, Museo Civico), l’auteur a pu être identifié avec certitude. Il s’est révélé être un peintre florentin du nom de Giovanni di Lorenzo Larciani, qui, étonnamment, ne bénéficie d’aucune mention de la part de Vasari. En partant des contrats retrouvés, il a également été possible de clarifier l’iconographie problématique du retable de Fucecchio et de reconstituer les circonstances de la commande. Demeurent les questions concernant la formation artistique du peintre et sa place dans l’art florentin du Cinquecento [4]Voir : Louis Alexander Waldman, « The ‘Master of the Kress Landscapes’ Unmasked : Giovanni Larciani and the Fucecchio Altar-piece », dans The Burlington Magazine, 140, 1998, pp. 456–469).

Antonio Natali, Rosso Fiorentino. Milano, Silvana Editore, 2006.