
Sculpteur anonyme du IIIe s. ap. J-C, avec additions du XVIe s.
Le jugement de Pâris, IIIe s. ap. J-C.
Bas-relief de marbre d’un sarcophage romain, 90 x 230 cm (avec les additions du XVIe s.)
Provenance : ?
Rome, Villa Médicis.
Ce bas-relief de style hellénistique a été sculpté au IIIème siècle après J.-C. sur la face avant d’un sarcophage romain. Il est, depuis le XVIe, emmuré dans la façade de la villa Médicis donnant sur les jardins, à Rome. Il s’agit d’une version développée du Jugement de Pâris. Sur la gauche, à l’arrière de Pâris, deux naïades à demi-nues remettent la pomme à Vénus. Au centre se dresse victorieusement un guerrier entièrement nu, levant un bouclier de la main gauche. Sur sa droite, prend place l’ascension de la déesse victorieuse vers l’Olympe, conduite par une victoire ailée et, plus haut, par Mercure, lui-même suivi du char du Soleil et de Minerve casquée. Sur la droite, un groupe constitué par une nymphe et deux dieux-fleuves est surmonté par la figure d’Atlas portant le ciel sur ses épaules. Jupiter, vers qui convergent tous les personnages en mouvement, trône au sommet.
Paradoxalement, l’intérêt que suscite ce bas-relief provient surtout de son étrange histoire, que l’on peut raconter en trois temps, et de son rôle dans une autre histoire, celle de l’art moderne :
- Raphaël a pu voir l’œuvre, vers 1510, dans le jardin d’antiques du cardinal Andrea della Valle. Il en a tiré un dessin qui a servi de modèle à Marcantoni Raimondi pour une célèbre gravure, réalisée vers 1515, et largement reproduite.
- En 1584, la collection della Valle a été rachetée par Ferdinand de Médicis [1]Ferdinand Ier de Médicis (Florence, 1549 -1609) : cardinal et homme politique, il devînt grand-duc de Toscane de 1587 à 1609, succédant à son frère aîné François Ier de Médicis, impopulaire et probablement mort empoisonné. En 1600, il maria la fille de celui-ci, sa nièce Marie de Médicis, au roi de France Henri IV. Dans le cas présent, il nous intéresse essentiellement … Poursuivre. Lors de son transfert sur le Pincio, doublant la hauteur du bas-relief original, un sculpteur demeuré anonyme a ajouté un ciel en stuc que traverse l’arc du Zodiaque. Ce ciel est manifestement inspiré par la gravure de Raimondi. Nous nous trouvons ainsi devant une scène antique qui a servi de modèle à une copie moderne, laquelle a servi à son tour de modèle pour modifier la scène initiale.
- En 1863, un détail de la partie droite de cette sculpture [2]Sur la droite du bas-relief, une naïade vue de trois-quart arrière et deux dieux-fleuves allongés au sol. a, par l’intermédiaire des trois personnages correspondants de la gravure de Raimondi, indirectement servi de modèle aux trois personnages principaux du Déjeuner sur l’herbe de Manet.
Notes
1↑ | Ferdinand Ier de Médicis (Florence, 1549 -1609) : cardinal et homme politique, il devînt grand-duc de Toscane de 1587 à 1609, succédant à son frère aîné François Ier de Médicis, impopulaire et probablement mort empoisonné. En 1600, il maria la fille de celui-ci, sa nièce Marie de Médicis, au roi de France Henri IV. Dans le cas présent, il nous intéresse essentiellement pour être le fondateur, en , de la Villa Médicis, à Rome, pour laquelle il acquiert un nombre important d’œuvres d’art qu’il rapporte à Florence lors de son ascension au trône de grand-duc de Toscane. |
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2↑ | Sur la droite du bas-relief, une naïade vue de trois-quart arrière et deux dieux-fleuves allongés au sol. |
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