Évagre (Ibora, dans la province du Pont en Asie Mineure [1]Actuelle Turquie., v. 345 – ?, 399).
« Brillant orateur, il fréquente aussi la cour impériale pendant le concile de Constantinople (381), qui affine le Credo en y insérant tout ce qui concerne le Saint-Esprit. À cette époque, Évagre tombe amoureux d’une femme, mariée à un haut dignitaire. Pour ne pas être cause de scandale, il fuit à Jérusalem. Là, il ressent l’attrait de la vie monastique, mais patiente encore… Sur les conseils de Mélanie l’Ancienne, une veuve qui s’est mise à l’école des Pères du désert, il prend enfin l’habit monastique et part pour le nord de l’Égypte, haut lieu du monachisme. Il passe les deux premières années dans le désert de Nitrie, avant de rejoindre les Kellia (Cellules) en 385, où il mène une vie d’ermite.
C’est alors qu’il compose la plupart de ses traités spirituels, recueillant l’expérience de prière et d’ascèse des premiers anachorètes (Antoine, Amoun, Macaire le Grand et Macaire l’Alexandrin…), jusque-là transmise de manière orale. Cet intellectuel ne fut pas seulement leur scribe, souligne le P. Emmanuel Faure (1), mais aussi ‘le théologien de cette doctrine de vie spirituelle reçue des Anciens’ : le premier, ‘il va la systématiser, fixer le vocabulaire qui, pour une part, deviendra traditionnel’ [2]Céline Hoyeau, « Evagre le Pontique, penseur de la vie spirituelle du désert », dans La Croix, 11/03/2017. ».
Il tient son surnom, « le Pontique », de la province du Pont où il est né.
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