Acédie

Apparue au IVe siècle et associée au développement du monachisme chrétien dans le désert qui jouxte le delta du Nil, l’acédie connaît un destin extraordinaire. Faisant partie d’une première liste de huit mauvaises pensées chez Évagre le Pontique, elle se confond par la suite avec la tristesse, puis avec la paresse, qui seule apparaîtra dans la liste, encore actuelle, des sept péchés capitaux.
A la fin du Moyen-Âge, les termes d’acédie et de mélancolie sont utilisés de manière quasiment équivalente. Les raisons en sont multiples, de nature théologique, philosophique et iconographique.
[…] elle apparaît toujours dans le lexique du site internet de l’Eglise Catholique de France :
[L’acédie est] un mal de l’âme qui s’exprime par l’ennui, le dégoût pour la prière, la pénitence, la lecture spirituelle. [Elle] peut être une épreuve habituellement passagère, mais peut être aussi un état de l’âme qui devient une véritable torpeur spirituelle et la replie sur elle-même. C’est alors une maladie spirituelle. » Jean-Nicolas Despland, « La tristesse en présence de Dieu : de l’acédie à la mélancolie », dans Psychothérapies 2013/2 (Vol. 33), pp. 71 à 80.