Antonio Federighi (Sienne, 1420 – 1483)
Infanzia ; Puerizia ; Adolescenza ; Gioventù ; Virilità ; Senescenza ; Decrepitezza (Petite enfance ; Enfance ; Adolescence ; Jeunesse ; Force de l’âge ; Vieillesse ; Décrépitude), 1475-76.
Marqueterie de marbres, fragments originaux de la marqueterie des Sette età dell’Uomo, (Sienne, Cathédrale de Santa Maria Assunta).
Inscriptions :
- (dans les six octogones installés entre les statues provenant de la façade de la Cathédrale, respectivement) :
- (dans le carré sur la pointe, au centre de la salle [7]L’original de la figure de la Décrépitude est dissimulé sous une protection carrée de couleur grise, au centre de la Galerie des Statues.) :
- « DE/CREPITAS » [8]Decrepitas : décrépitude.
Provenance : Cathédrale de Santa Maria Assunta, Sienne.
Sienne, Museo dell’Opera del Duomo.

Au-delà des figures allégoriques traitées avec une élégance et un naturel extrêmes, les incrustations de marbre se distinguent par la représentation des attributs liés aux différentes époques de la vie : il en va ainsi des fleurs non écloses de la Pueritia ou de celles, épanouies, de l’Adolescentia, du faucon aux ailes déployées qui caractérise la Juventus, ou encore du sépulcre d’ascendance classique, attribut de la Decrepitas. [9]Marilena CACIORGNA, « Lo ‘spazzo’ di fronte alla cappella del Voto. Il pavimento del Duomo di Siena da Antonio Federighi a Carlo Amidei e ad Alessandro Franchi: le Sette età dell’uomo, la Religione e le Virtù teologali », dans Bollettino Senese di Storia Patria, 121, 2014, pp. 131-145.
Dans la comédie As You Like It (act II, sc. VII), Shakespeare met dans la bouche de Jaques [10]Jaques est l’un des personnages principaux de la comédie de Shakespeare. « Le mélancolique Jaques », comme on l’appelle, est l’un des nobles de la suite du duc senior exilé qui vit avec lui dans la forêt d’Arden. Jaques ne participe pas au déroulement de l’intrigue. Il se contente de commenter l’action avec ironie et d’échanger avec ses compagnons. Il tient ici … Poursuivre un monologue sur le monde vu comme un théâtre, où se jouerait un “drame en sept âges” qui, dans l’esprit, résonne à la manière d’un commentaire du thème iconographique figuré dans la marqueterie de marbre :
« All the world’s a stage,
And all the men and women merely players ;
They have their exits and their entrances,
And one man in his time plays many parts,
His acts being seven ages. At first the infant,
Mewling and puking in the nurse’s arms.
Then, the whining school-boy with his satchel
And shining morning face, creeping like snail
Unwillingly to school. And then the lover,
Sighing like furnace, with a woeful ballad
Made to his mistress’ eyebrow. Then, a soldier,
Full of strange oaths, and bearded like the pard,
Jealous in honour, sudden, and quick in quarrel,
Seeking the bubble reputation
Even in the cannon’s mouth. And then, the justice,
In fair round belly, with a good capon lined,
With eyes severe, and beard of formal cut,
Full of wise saws, and modern instances,
And so he plays his part. The sixth age shifts
Into the lean and slippered pantaloon,
With spectacles on nose and pouch on side,
His youthful hose, well saved, a world too wide
For his shrunk shank, and his big manly voice,
Turning again toward childish treble, pipes
And whistles in his sound. Last scene of all,
That ends this strange eventful history,
Is second childishness and mere oblivion,
Sans teeth, sans eyes, sans taste, sans everything. »
« Le monde entier est un théâtre,
Et tous, hommes et femmes, n’y sont que des acteurs.
Ils ont leurs sorties, leurs entrées,
Et chacun dans sa vie a plusieurs rôles à jouer,
Dans un drame en sept âges. D’abord le nouveau-né,
Vagissant et bavant dans les bras de la nourrice.
Puis, l’écolier geignard avec son cartable
Et son visage frais du matin, qui, comme un escargot,
Se traîne à regret à l’école. Et puis l’amoureux,
Soupirs de forge et ballade dolente
Sur les sourcils de sa maîtresse. Puis le soldat,
Plein de jurons étranges, poilu comme la panthère,
Jaloux de son honneur, violent, prompt à la querelle
Recherchant la bulle d’air de la gloire
Dans la gueule même du canon. Puis, le juge de paix,
Beau ventre rond doublé de chapon fin,
Œil sévère et barbe bien taillée
Plein d’augustes dictons et d’exemples rebattus,
Et c’est ainsi qu’il joue son rôle. Le sixième âge tourne
Au Pantalon décharné, en pantoufles,
Lunettes sur le nez, bourse au côté,
Les hauts-de-chausses de sa jeunesse, bien conservés, sont trop larges d’un monde
Pour ses jarrets amaigris, et sa grosse voix d’homme,
Retournant au fausset de l’enfance,
A le son de la flûte et du sifflet. Le tout dernier tableau
Qui clôt cette histoire étrange et mouvementée,
C’est la seconde enfance et la mémoire absente,
Sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien. »
[11]William Shakespeare, As you like it, acte II, scène 7, dans William Shakespeare, Œuvres complètes, V-VII, Comédies, Tome II. Comme il vous plaira (trad. de l’anglais par Jean-Michel Déprats, Jean-Pierre Richard et Jean-Pierre Vincent. Édition publiée sous la direction de Jean-Michel Déprats et Gisèle Venet avec la collaboration de Line Cottegnies, Margaret Jones-Davies, Jean-Pierre … Poursuivre

Lors des travaux de démontage de la marqueterie originale, puis de la reconstruction de l’actuelle, les fragments originaux des frises et des bordures, à l’exception du Candelabro [12]Voir dessin de Giovanni Paciarelli et photographie ci-dessus. qui se trouvait sur la gauche des sept figures, ont été déplacés à l’extérieur de la nef, dans la cour nord de la cathédrale qui sépare celle-ci de l’actuel Palazzo Arcivesvescovile.

Notes
1↑ | Infantia : petite enfance. |
---|---|
2↑ | Pueritia : enfance. |
3↑ | Adolescentia : adolescence. |
4↑ | Juventus : jeunesse. |
5↑ | Virilitas : force de l’âge. |
6↑ | Senectus : vieillesse. |
7↑ | L’original de la figure de la Décrépitude est dissimulé sous une protection carrée de couleur grise, au centre de la Galerie des Statues. |
8↑ | Decrepitas : décrépitude. |
9↑ | Marilena CACIORGNA, « Lo ‘spazzo’ di fronte alla cappella del Voto. Il pavimento del Duomo di Siena da Antonio Federighi a Carlo Amidei e ad Alessandro Franchi: le Sette età dell’uomo, la Religione e le Virtù teologali », dans Bollettino Senese di Storia Patria, 121, 2014, pp. 131-145. |
10↑ | Jaques est l’un des personnages principaux de la comédie de Shakespeare. « Le mélancolique Jaques », comme on l’appelle, est l’un des nobles de la suite du duc senior exilé qui vit avec lui dans la forêt d’Arden. Jaques ne participe pas au déroulement de l’intrigue. Il se contente de commenter l’action avec ironie et d’échanger avec ses compagnons. Il tient ici l’un des discours les plus connus de Shakespeare, « All the world’s a stage ». |
11↑ | William Shakespeare, As you like it, acte II, scène 7, dans William Shakespeare, Œuvres complètes, V-VII, Comédies, Tome II. Comme il vous plaira (trad. de l’anglais par Jean-Michel Déprats, Jean-Pierre Richard et Jean-Pierre Vincent. Édition publiée sous la direction de Jean-Michel Déprats et Gisèle Venet avec la collaboration de Line Cottegnies, Margaret Jones-Davies, Jean-Pierre Maquerlot, Henri Suhamy et Gisèle Venet), Édition bilingue, Paris, Gallimard ((collection de la Pléiade), 2016. |
12↑ | Voir dessin de Giovanni Paciarelli et photographie ci-dessus. |
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