Dans l’histoire de l’art comme dans l’histoire des reliques mariales, le maphorion (du grec omos [épaule] et pherein [porter]) est le voile qui, sur les représentations picturales, couvre la tête et les épaules de Marie. C’est aussi la relique de Marie la plus importante et la plus célèbre jamais arrivée à Constantinople. [1]Curieusement, Louis Réau n’en fait pas mention dans son dictionnaire d’iconographie chrétienne (Louis RÉAU, Iconographie de l’art chrétien, t. II/2, Paris, Presses Universitaires de France, 1957, pp. 61-63.
À une époque antérieure au christianisme, le maphorion correspondait à un pallium, un surcot formé par un grand rectangle ou carré de tissu que les Romains portaient par-dessus la tunique, en l’attachant sous le menton ou sur une épaule avec une boucle.
Dans l’iconographie de la Vierge, le maphorion est d’une couleur rouge pourpre qui, selon la tradition, est un symbole de la royauté acquise par la Mère de Dieu à travers l’Incarnation du Christ. Il devient blanc et transparent pour la première fois dans deux polyptyques peints par Duccio. [2]Madonna col Bambino e i santi Agostino, Paolo, Pietro e Domenico, Sienne, Pinacoteca Nazionale ; Madonna col Bambino e sei Angeli, Perugia, Galleria Nazionale dell’Umbria. Toujours selon l’iconographie, le maphorion, à l’instar du manteau de Marie, est frappé de trois étoiles, très anciens symboles syriaques de la virginité, une sur la tête et deux autres sur les épaules. [3]Le nombre des étoiles n’est pas fortuit puisqu’il symbolise à son tour, avec un étonnant souci de précision, la triple virginité de la Vierge, avant, pendant et après la mise au monde du Christ.
Notes
1↑ | Curieusement, Louis Réau n’en fait pas mention dans son dictionnaire d’iconographie chrétienne (Louis RÉAU, Iconographie de l’art chrétien, t. II/2, Paris, Presses Universitaires de France, 1957, pp. 61-63. |
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2↑ | Madonna col Bambino e i santi Agostino, Paolo, Pietro e Domenico, Sienne, Pinacoteca Nazionale ; Madonna col Bambino e sei Angeli, Perugia, Galleria Nazionale dell’Umbria. |
3↑ | Le nombre des étoiles n’est pas fortuit puisqu’il symbolise à son tour, avec un étonnant souci de précision, la triple virginité de la Vierge, avant, pendant et après la mise au monde du Christ. |