Duccio di Buoninsegna, « Madonna col Bambino e i Santi Agostino, Paolo, Pietro, Domenico »

fullsizeoutput_3658.jpeg

Duccio di Buoninsegna (Sienne, vers 1255/57 – vers 1318/19)

Madonna col Bambino e i Santi Agostino, Paolo, Pietro, Domenico (Vierge à l’Enfant et les saints Augustin, Paul, Pierre, Dominique), vers 1300-1305.

Inscriptions : les noms de chacun des saints représentés figurent en toutes lettres sur le fond doré de leurs compartiments respectifs.

Tempéra et or sur bois, 139 x 241 cm.

Provenance : ?

Sienne, Pinacoteca Nazionale. Inv. n. 28.

Les cinq panneaux principaux du retable représentent,

L’œuvre, qui est unanimement attribuée à Duccio, est d’une très grande beauté que les restaurations abusives effectuées aux XVIIe ou XVIIIe siècles ne sont pas parvenues à oblitérer malgré un nettoyage particulièrement insistant. Si insistant qu’il a éliminé une grande partie de la couleur des carnations, notamment sur le corps de l’Enfant, faisant réapparaître le verdaccio, fond verdâtre qui permettait à Duccio de travailler ensuite les lumières en fines couches successives, jouant des transparences pour rendre la délicatesse des ombres. Les frottements des restaurateurs au cours des lavages qu’ils ont effectués ont été tels que le dessin tracé à même la surface du support est redevenu visible par endroits, ainsi que l’on peut le constater dans la figure centrale de la Vierge à l’Enfant (reproduction ci-dessous ‘ détail du buste de l’Enfant Jésus), ou sur les panneaux latéraux, notamment les mains des quatre saints représentés.

IMG_E7870.JPG

Cette scène centrale, dont l’intitulé est toujours décliné selon la même formule vague et neutre (Madonna col Bambino), évoque le drame silencieux de Marie et du Fils qu’elle porte sur ses genoux, drame qui adviendra, comme ils le savent tous les deux, lors de la Passion. Dans la même salle, un autre peintre (le ‘Maître de Città di Castello’) donne à voir l’enfant empoignant le voile de sa mère. Ici, c’est un petit pan du manteau dont Jésus se saisit, dans un geste qui réclame à l’évidence la protection de la Mère mais qui, par delà les temps à venir, évoque par anticipation celui-là même qu’accomplira Marie lorsqu’elle se séparera de son voile pour cacher la nudité de son Fils au moment de la Crucifixion.

Laisser un commentaire