Pittore senese del sec. XIV, « Madonna del Purgatorio »

Pittore senese del sec. XIV (Peintre siennois du XIVe s.

Madonna del Purgatorio (Madonne du Purgatoire), XIVe s.

Fragment de fresque,

Provenance : église primitive.

Sienne, église de Santa Maria dei Servi.

Datée du milieu du XIVe siècle, l’image de la Madonna del Purgatorio peinte à fresque n’est que le fragment résiduel d’un Jugement dernier qui comprenait également l’une des plus anciennes représentations du Purgatoire [1]C’est même, selon Gaudenz Freuler, la toute première représentation du Purgatoire en tant qu’entité indépendante de l’Enfer. (Gaudenz FREULER, Biagio di Goro Ghezzi a Paganico: l’affresco nell’abside della Chiesa di S. Michele, Milan, Electa, 1986.. Le même sujet est peint dans deux fresques de la même période, toutes deux en Toscane : la première, datée de 1346 et conservée intègre dans l’église de San Francesco, à Todi [2]L’église de Todi est elle aussi d’origine servite., est peut-être de la main du même maître anonyme ; la seconde est visible dans l’église de San Michele, à Paganico [3]L’église de Paganico appartenait quant à elle à l’Ordre des Humiliés.. Datée de 1368, cette dernière est l’œuvre Biagio di Goro Ghezzi. Une comparaison des trois fresques permet d’identifier avec exactitude le sujet de celle qui nous intéresse ici. La Vierge toute vêtue de blanc, que la dévotion populaire nomme “Madonna delle anime”, ou Madone des âmes est représentée tout bonnement en train d’accueillir les âmes provenant du Purgatoire ; récompensées par une couronne de fleurs, les animule (ou petites âmes), escortées par un ange, forment un cortège dansant aux pieds de la Vierge.

Dans les trois cas, l’attitude de la Madone, penchée sur les âmes qui viennent de sortir du Purgatoire après y avoir été purifiées, est similaire. Ce qui distingue la fresque siennoise des deux autres est le geste explicite des anges : en arrière de la Madone, ils maintiennent ouvert son manteau, de la même manière que dans les représentations contemporaines de la Madone de Miséricorde. Ici, cependant, les âmes ne s’arrêtent pas sous le manteau de la Vierge mais continuent leur chemin vers le Paradis, comme on peut le voir à Paganico dans la scène intégralement conservée. La référence précise à l’iconographie traditionnelle de la Madone de Miséricorde est néanmoins flagrante. [4]L’inscription (« MÈRE DE LA MISÉRICORDE ») sur le rouleau qui, dans la fresque de Paganico est déroulée par une figure allégorique, identifiable selon Freuler avec l’Espérance, définit la Madone. L’iconographie qui associe la Madone de Miséricorde au thème du Jugement dernier est documentée par un ensemble d’œuvres exécutées entre les dernières décennies du … Poursuivre

Notes

Notes
1 C’est même, selon Gaudenz Freuler, la toute première représentation du Purgatoire en tant qu’entité indépendante de l’Enfer. (Gaudenz FREULER, Biagio di Goro Ghezzi a Paganico: l’affresco nell’abside della Chiesa di S. Michele, Milan, Electa, 1986.
2 L’église de Todi est elle aussi d’origine servite.
3 L’église de Paganico appartenait quant à elle à l’Ordre des Humiliés.
4 L’inscription (« MÈRE DE LA MISÉRICORDE ») sur le rouleau qui, dans la fresque de Paganico est déroulée par une figure allégorique, identifiable selon Freuler avec l’Espérance, définit la Madone. L’iconographie qui associe la Madone de Miséricorde au thème du Jugement dernier est documentée par un ensemble d’œuvres exécutées entre les dernières décennies du XIIIe siècle et la première moitié du XIVe.