Rogier van der Weyden

Rogier van der Weyden, pseudonyme [1]Le malentendu linguistique sur le nom du peintre (de la Pasture en français, van der Weyden en flamand) n’a pas peu contribué à brouiller les pistes pour les premiers historiens de l’art engagés dans la reconstitution de la biographie et du corpus d’œuvres du maître : l’identification de Roger, ou Rogelet, de la Pasture avec Rogier van der Weyden a d’abord … Poursuivre de Rogier de la Pasture (Tournai, v. 1399 – Bruxelles, 1464) : peintre flamand, élève de Robert Campin.

Il fut le peintre officiel de la ville de Bruxelles et reçut de prestigieuses commandes des ducs de Bourgogne et des rois de Castille. Il avait également des relations avec la maison d’Este et d’autres familles italiennes telles que les Sforza et les Médicis. Rogier fut l’un des premiers peintres à utiliser le support de la toile au nord des Alpes et influença de nombreux autres peintres de son époque parmi lesquels Dieric Bouts, Hans Memling ou des générations suivantes comme Joos van Cleef et Frans Floris.

Van der Weyden fut, avec Jan van Eyck, plus ou moins son contemporain, et Robert Campin [2]Robert Campin (Valenciennes, v. 1378 – Tournai, 1444) : peintre flamand actif à Tournai à partir de 1406. Il eut un atelier florissant et compta parmi ses élèves Jacques Daret et Rogier van der Weyden. Il n’existe pas d’œuvres documentées de lui, mais un ensemble d’œuvres éparses lui a été attribué, rassemblées par la critique autour de quelques toiles du … Poursuivre, son professeur, l’un des plus grands maîtres de la peinture flamande dite “primitive”. Du premier, il a repris la technique nouvelle de l’huile et l’attention au rendu analytique des détails, du second, il a appris le plein sens des volumes, de l’espace et de l’émotion humaine des personnages.

Cependant, ces modèles ont été réinterprétés de manière personnelle, développant un langage avec ses propres caractéristiques compositionnelles et chromatiques, et marquant une prédominance des figures sur les espaces représentés. Les couleurs sont généralement froides, combinées de manière solide et très raffinée, comme les jaunes et les violets, ou les différentes nuances de blanc et de gris. Dans les portraits, il a transféré la subtilité lumineuse et l’attention visuelle de van Eyck à un niveau monumental et pathétique, atteignant des objectifs nouveaux et pénétrants. Mais si van Eyck était un découvreur, au sens où il transférait la réalité sur la toile, van der Weyden était essentiellement un « inventeur » : de formes, de poses, d’iconographie[2]

Notes

Notes
1 Le malentendu linguistique sur le nom du peintre (de la Pasture en français, van der Weyden en flamand) n’a pas peu contribué à brouiller les pistes pour les premiers historiens de l’art engagés dans la reconstitution de la biographie et du corpus d’œuvres du maître : l’identification de Roger, ou Rogelet, de la Pasture avec Rogier van der Weyden a d’abord été rejetée. Une longue confusion entre van der Weyden et la figure du Maître de Flémalle à fait perdurer l’équivoque. On peut dire qu’aujourd’hui, l’hypothèse aujourd’hui unanimement acceptée veut que ce dernier soit identifié comme étant le peintre Robert Campin, et que les affinités stylistiques des premiers travaux de van der Weyden avec ceux de Robert Campin s’expliquent par une relation qui eut la forme d’une collaboration entre les deux, quoique sans doute sous la direction de Campin, compte tenu de leur différence d’âge.
2 Robert Campin (Valenciennes, v. 1378 – Tournai, 1444) : peintre flamand actif à Tournai à partir de 1406. Il eut un atelier florissant et compta parmi ses élèves Jacques Daret et Rogier van der Weyden. Il n’existe pas d’œuvres documentées de lui, mais un ensemble d’œuvres éparses lui a été attribué, rassemblées par la critique autour de quelques toiles du Städelsches Kunstinstitut de Francfort, censées provenir de Flémalle.