Giovanni Antonio Bazzi, detto ‘Il Sodoma’ (?), « Salita al calvario »

École de Giovanni Antonio Bazzi, dit ‘Il Sodoma’ (Vercelli, 1477 – Sienne, 1549)

Salita al calvario (Montée au Calvaire).

Fresque.

Provenance : In situ.

Chiusdino (Asciano), Abbazia di Monte Oliveto Maggiore, De Profundis.

L’emplacement retenu pour peindre la fresque était a priori malcommode, non pas tant du fait de l’obscurité qui règne dans cet endroit qu’en raison de la présence d’un escalier venu parasiter la surface picturale disponible tout en en compliquant le format. Loin d’être indifférente à cette particularité, la composition de l’ensemble la prend en compte pour en faire un élément signifiant de la représentation : les attitudes des personnages comme leur répartition sur la paroi sont déterminés par l’oblique ascendante de l’escalier réel, lequel, par ricochet, semble dorénavant justifier la montée du Christ au Calvaire accompagné de ses bourreaux. L’effort nécessaire pour gravir la pente est puissamment rendu par l’orientation des corps penchés qui se rabattent les uns sur les autres de manière comparable à un effet de dominos : de fait, comme pour mieux traduire la violence inhérente à l’ultime épisode de la Passion avant la mort du Christ, les acteurs du drame se ruent vers le sommet plutôt qu’ils ne gravissent la colline. Une corde autour du cou, Jésus est mené comme un animal conduit à l’abattoir par un garde gigantesque. Celui-ci ouvre la marche en se retournant, plein de force et d’impatience car le temps presse : nous sommes à la veille d’un jour de fête [1]La scène se déroule un vendredi, le jour de la pâque juive selon Marc et Luc, la veille selon Jean, ce qui paraît plus crédible car les condamnés n’étaient pas mis à mort un jour de fête..

Les Évangiles synoptiques indiquent qu’il a fallu réquisitionner « un nommé Simon, originaire de Cyrène » [2]Évangile selon Matthieu (27, 32). La réquisition était une pratique courante des forces romaines d’occupation : à tout moment et pour n’importe quel motif, les occupants pouvaient se saisir d’une personne et lui imposer une tâche., de retour du travail aux champs [3]« […] ils forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène […]. » Évangile selon Marc (15, 21)., pour aider le Christ à porter sa croix. Simon, que l’on voit derrière le Christ, s’est emparé de cette dernière. Plus en arrière, la Vierge entourée des saintes femmes, tend les bras vers lui dans un geste de désespoir, tandis qu’une autre femme [4]La tradition donne à cette femme le nom de Véronique. Sa légende se répand entre les VIIe et VIIIe siècles mais ne sera véritablement popularisée qu’au XVe siècle, sous l’influence du théâtre des mystères. Cette pieuse femme de Jérusalem, poussée par la compassion en voyant Jésus-Christ porter sa croix au Golgotha, lui aurait donné son voile afin d’essuyer son front. … Poursuivre, agenouillée, déploie le linge qu’elle a offert au condamné afin qu’il puisse essuyer son visage, et qui porte dorénavant l’image sacrée de son visage. Jean, au bord gauche de l’image, ferme la marche.

Notes

Notes
1 La scène se déroule un vendredi, le jour de la pâque juive selon Marc et Luc, la veille selon Jean, ce qui paraît plus crédible car les condamnés n’étaient pas mis à mort un jour de fête.
2 Évangile selon Matthieu (27, 32). La réquisition était une pratique courante des forces romaines d’occupation : à tout moment et pour n’importe quel motif, les occupants pouvaient se saisir d’une personne et lui imposer une tâche.
3 « […] ils forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène […]. » Évangile selon Marc (15, 21).
4 La tradition donne à cette femme le nom de Véronique. Sa légende se répand entre les VIIe et VIIIe siècles mais ne sera véritablement popularisée qu’au XVe siècle, sous l’influence du théâtre des mystères. Cette pieuse femme de Jérusalem, poussée par la compassion en voyant Jésus-Christ porter sa croix au Golgotha, lui aurait donné son voile afin d’essuyer son front. Jésus, après avoir utilisé ce linge, le lui aurait rendu avec l’image de son visage miraculeusement imprimée. L’iconographie chrétienne représente traditionnellement Véronique tenant le tissu où apparaît le visage de Jésus.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Guide artistique de la Province de Sienne

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading