Bartolo di Fredi,  « Sposalizio della Vergine »

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Bartolo di Fredi (Sienne, documenté à partir de 1353 – 1410)

Sposalizio della Vergine (Mariage de la Vierge avec Joseph[1]Voir annexe : « Iconographie chrétienne »., 1388.

Tempera sur panneau, compartiment central de la prédelle du Polittico dell’Incoronazione della Vergine (Polyptyque du Couronnement de la Vierge)

Inscriptions : /

Provenance : Chapelle de l’Annunziata, Église de San Francesco, Montalcino.

Montalcino, Museo Civico e Diocesano d’Arte Sacra (dépôt de la Pinacoteca Nazionale).

Le récit du Mariage de la Vierge avec Joseph est souvent représentée dans la peinture religieuse de l’époque.

D’après les textes apocryphes, tous les hommes de la maison et de la famille de David qui seraient nubiles et non mariés pourraient prétendre à prendre la main de la Vierge en se présentant au temple, au jour dit, une verge de bois mort à la main ; celui dont la verge produirait à son sommet une fleur où viendrait se poser une colombe, réalisant ainsi une prophétie d’Isaïe, serait destiné à épouser la Vierge. C’est Joseph sur qui le miracle se produisit. C’est donc lui que nous voyons donnant l’anneau nuptial tandis qu’à gauche, de rage, un participant brise sa verge en deux parties.

Dans cette scène, un raccourci temporel mêle deux moments distincts : celui de la reconnaissance de Joseph comme élu de Dieu et celui du mariage proprement dit. Pour comprendre la totalité temporelle de l’épisode qui aboutit au mariage, il faut donc regarder à gauche du retable pour voir successivement la scène du miracle du bâton fleuri qui donne lieu aux fiançailles (que nous ne voyons pas,) puis à droite pour voir la Vierge retourner chez ses parents avant de déplacer à nouveau le regard vers le panneau de gauche où se déroule finalement le mariage (comme dans une parenthèse temporelle).

Il est probable que la composition de cette scène – le Grand Prêtre occupant, avec les deux époux, l’espace central d’une architecture symétrique tandis que deux groupes distincts se répartissent de part et d’autre – dérive de la même scène peinte à fresque sur la façade de l’Ospedale di Santa Maria della Scala de Sienne, par les frères Lorenzetti. Cela semble d’autant plus probable que les fresques de la Scala, aujourd’hui perdues, ont eu une influence prodigieuse sur un important nombre d’artistes. On en trouve plusieurs exemples dans la génération de Bartolo di Fredi, en particulier dans la fresque peinte par Lippo Vanni à San Leonardo al Lago [2]Voir article :  « Eremo di San Leonardo al Lago ». dans laquelle la frappante similarité des détails laisse peu de doute sur le modèle commun exploité par ces deux artistes. Il en va ainsi du prétendant au mariage éconduit qui, sur la gauche du Temple, casse la verge qui n’a pas permis de le désigner comme époux de Marie ou le vieil homme qui regarde en arrière (c’est Joachim qui tente de calmer les prétendants).

Notes

Notes
1 Voir annexe : « Iconographie chrétienne ».
2 Voir article :  « Eremo di San Leonardo al Lago ».

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