
Duccio di Buoninsegna (Sienne, vers 1260 – vers 1318/19)
Cristo davanti a Caifa (Le Christ devant Caïphe)
Compartiment du revers de la Maestà, tempéra sur panneaux, 49,2 x 53,5 cm.
Provenance : Cathédrale de Santa Maria Assunta, Sienne.
Sienne, Museo dell’Opera del Duomo.
Nous changeons une nouvelle fois de décor car la scène se passe maintenant chez le grand-prêtre Caïphe autour duquel se sont réunis “les scribes et les anciens.” Jésus fait face à Caïphe que l’on voit assis sur une imposante chaire surélevée de deux marches. Il est visiblement sous bonne garde car on aperçoit à l’arrière plan les casques des soldats qui l’escortent dans ses divers déplacements depuis son arrestation. Il ne s’exprime pas, et, en cela, l’image est conforme aux textes évangéliques. À moins que ne vienne d’être proférée l’unique parole du Christ rapportée par les textes : devant l’insistance de Caïphe qui, s’exaspérant du silence persistant dans lequel s’est installé le Christ depuis le début de l’interrogatoire, lui demande : « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? », la réponse fuse : « Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel. » C’est précisément la réponse attendue, celle qui détermine la réaction préméditée de Caïphe. Dans un geste de colère non maîtrisée, à moins que cette colère par trop théâtrale ne soit affectée afin de justifier la suite des événements, le grand-prêtre, dit l’Évangile de Marc (Mc 14, 53-65) déchire son vêtement : c’est dans cette posture que nous le voyons. C’en est fini d’un procès inique où tout était joué d’avance. L’ultime réponse du Christ vient de signer l’arrêt de mort.
À gauche de la scène, plus précisément dans la cour du palais du grand-prêtre, Pierre, qui a suivi le Christ depuis son arrestation, est une nouvelle fois reconnu par des participants, et une nouvelle fois nie faire partie des compagnons du Christ (« […] un autre dit en le voyant : ‘Toi aussi, tu es l’un d’entre eux.’ Pierre répondit : ‘Non, je ne le suis pas.’ » Luc, 22, 58). C’est à cet instant précis que l’apôtre Pierre renie le Christ pour la seconde fois.
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