Giovanni di Paolo, « San Francesco di Assisi appare a Sant’Antonio da Padova nel Capitolo di Arles »

Giovanni di Paolo (Sienne, 1399 – 1482)

San Francesco di Assisi appare a Sant’Antonio da Padova nel Capitolo di Arles (Saint François d’Assise apparaît à saint Antoine de Padoue dans le Chapitre d’Arles), 1440 – 1445.

Tempéra sur panneau, 44 x 50 cm.

Provenance : ?

Sienne, Museo dell’Opera del Duomo.

La scène représente l’un des miracles accomplis par saint François : son apparition au chapitre d’Arles auquel le saint n’avait pu se rendre et en avait manifesté le regret, ainsi que le raconte saint Bonavenure : « Un jour, au Chapitre d’Arles, notre célèbre prédicateur Antoine, associé maintenant à la gloire des confesseurs du Christ, faisait aux frères un sermon sur le titre de la Croix : Jésus de Nazareth, roi des Juifs, et voilà qu’un frère nommé Monaldo, dont la vertu nous est garantie, tourna vers la porte ses regards, dirigés certainement par Dieu : il vit alors, de ses yeux de chair, le bienheureux François soulevé dans les airs, les bras étendus en forme de croix et bénissant les frères. » [1]Saint Bonaventure, Legenda Major, 4, 10. Cette apparition de François à Arles aurait été confirmée par le saint lui-même. Comme on le voit, le texte de Bonaventure décrit une vision du moine nommé Monaldo pendant le prêche de saint Antoine : contrairement à ce qu’induit le titre donné à l’œuvre, le saint y est davantage le vecteur du miracle que son témoin.

L’impeccable représentation de la perspective (la scène semble se passer dans une « boîte d’espace » (ainsi que Panofsky définit les architectures à l’apparence tridimensionnelle peintes par Giotto), doit presque tout à ce même Giotto qui a peint la scène dans la basilique supérieure d’Assise au cours de la dernière décennie du XIIIe siècle, soit près d’un siècle et demi plus tôt et à une époque où l’efficacité de la représentation de l’espace devait encore tout à l’empirisme d’un artiste, certes, génial.