Pittore senese attivo nel ultimo quarto del XIIIe s. (Peintre siennois actif au cours du dernier quart du XIIIe s. [Dietisalvi di Speme ?])
Presentazione al Tempio : San Giuseppe offre in sacrificio due colombe (Présentation au temple : Saint Joseph offre deux colombes en sacrifice)
Fresque
Provenance : In situ
Sienne, « crypte » sous la Cathédrale.
L’iconographie de la scène est celle de la Présentation de Jésus au Temple, représentée en deux parties, toutes deux séparées par une colonne engagée ornée d’un décor peint, qui faisait et fait encore partie de la structure architecturale de la pièce dans laquelle nous nous trouvons.
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A gauche de la colonne engagée (fig. 1) est représenté Joseph, l’époux de Marie. Cette colonne, dotée d’un splendide décor de motifs géométriques, est admirablement utilisée pour séparer davantage encore Joseph de la scène de la Présentation proprement dite, le reléguant ainsi au rôle de simple porteur de l’offrande due au Temple tout en le maintenant en relation avec les personnages de la scène proprement dite, cette colonne est aussi l’une des plus belles manifestations de la malice avec laquelle le concepteur du décor de la “crypte” semble jouer avec les limites, les bordures qui encadrent et délimitent les espaces de la narration, mais offrent cependant la possibilité de débordements et de transgressions toujours producteurs de sens. Il s’agit là de l’une des manifestations visuelles qui, pour peu que le spectateur s’en donne la liberté et laisse son regard s’accommoder, permet d’accéder à la poésie subtile et douce qui émane d’un ensemble décoratif particulièrement attachant.
Selon les termes de la Loi mosaïque, Joseph apporte les deux colombes exigées pour le rachat de tout fils premier né. “Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur (car les premiers nés des douze tribus pouvaient se racheter, tandis que les premiers nés des lévites ne le pouvaient pas, et, parvenus à l’âge adulte, devaient tous servir dans le Temple)”. [1] Joseph s’apprête à les déposer sur l’autel de l’holocauste où les animaux doivent être sacrifiés (cela se passera ensuite, et dans la partie droite de la scène représentée).
S’agissant de la figure de Joseph, il a été observé que “[…] selon une antique tradition de la peinture byzantine, on se trouve face au choix de colorer [son] auréole à l’aide d’un fond plus ou moins homogène de couleur rouge” [2] et que l’on retrouve le même procédé utilisé par Dietisalvi di Speme sur l’armoire reliquaire [3] figurant Andrea Gallerani accoglie i pellegrini. C’est ce qui incite à raison Alessandro Bagnoli [3] à voir dans la réalisation de la figure de Joseph la main de Dietisalvi.
Vue de la même scène dans son contexte, sur la paroi de la contre-façade (fig. 2) : à droite, la colonne engagée ornée de motifs géométriques ; au-dessus, une scène de l’Ancien Testament : Isacco benedice Giacobbe ; à droite de la colonne se déploie la seconde partie de la scène, celle de la Présentation de Jésus à Syméon et à la prophétesse Anne.
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[1] Jacques de Voragine, La Légende dorée, chapitre
[2] Alessandro Bagnoli, “Alle origini della pittura …”, in GUERRINI 2003, p. 108.
[3] Sienne, Pinacothèque Nationale.
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