Les deux larrons

Les quatre Évangiles affirment que Jésus fut crucifié entre deux autres condamnés que Matthieu (Mt 27, 38) et Marc (Mc 15, 27-30) qualifient de « bandits », et Luc (Lc 23, 32-33 et 23, 39-43) de « malfaiteurs ». Jean (Jn 19, 18) se montre plus évasif et parle de « deux autres » hommes, sans donner davantage de détails sur ces derniers.

Un texte apocryphe, l’Évangile de Nicodème, apporte une précision que l’on ne trouve pas dans les textes canoniques en donnant les noms des deux larrons : ainsi, le bon larron s’appellerait Dismas (ou Dysmas) [1]« Jésus ayant promis le paradis au Bon Larron, la tradition chrétienne se devait d’en faire un saint, le saint de ceux qui se sont repentis – parfois à la dernière minute – après une vie moralement indéfendable. » Jacques Poucet, « La Fuite de la Sainte-Famille en Égypte chez Jean d’Outremeuse. Un épisode de l’Évangile vu par un chroniqueur liégeois du XIVe siècle », … Poursuivre, l’autre, Gestas.

I. Sources écrites

Voir lien ci-dessus.

II. Iconographie

L’iconographie différencie assez nettement la physionomie et parfois l’attitude des deux larrons qui apparaissent à droite et à gauche de Jésus lors de la Crucifixion.

Lorsqu’ils sont représentés, chacun des deux hommes est le plus souvent attaché à l’aide de cordes sur une croix en forme de T (crux commissa). Parfois leurs bras sont passés derrière la barre transversale, ou patibulum, peut-être pour mieux les distinguer du Christ. L’emplacement de la croix du bon larron à droite de celle du Christ, c’est-à-dire à la place d’honneur, vise à souligner l’importance primordiale de celui à qui le Christ vient de faire la promesse qu’aujourd’hui « [il] sera avec [lui] dans le Paradis » (Lc 23, 43).

D’autres détails attachés à la physionomie et à l’attitude respective des deux larrons visent à accentuer autant que possible les différences entre eux : Dismas, le bon brigand, est représenté jeune et imberbe, regardant le Christ, Gestas, le mauvais, plutôt laid, barbu, se détournant du Christ.

Notes

Notes
1 « Jésus ayant promis le paradis au Bon Larron, la tradition chrétienne se devait d’en faire un saint, le saint de ceux qui se sont repentis – parfois à la dernière minute – après une vie moralement indéfendable. » Jacques Poucet, « La Fuite de la Sainte-Famille en Égypte chez Jean d’Outremeuse. Un épisode de l’Évangile vu par un chroniqueur liégeois du XIVe siècle », FEC. Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve), Numéro 28, juillet-décembre 2014.