Reginaldo

Le Bienheureux Réginald serait né à St-Gilles-du-Gard entre 1180 et 1183. Il enseigne le droit canon à Paris de 1206 à 1211, puis est nommé doyen de la collégiale Saint-Aignan d’Orléans.

En 1216, l’Évêque d’Orléans, ayant fait vœu d’aller en pèlerinage aux lieux saints, le prend comme compagnon de voyage. À Rome, Réginald rencontre Saint Dominique (c’est l’époque où celui-ci est auprès du Pape Honorius III pour faire approuver son Ordre) et se met à sa disposition.

Il tombe gravement malade. Dans la nuit la Vierge Marie lui apparaît, avec les saintes Catherine et Cécile. « Demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai », lui dit-elle.
La Vierge fait des onctions sur ses membres malades, puis, prenant le scapulaire des mains de Catherine, dit à Réginald : « Voici l’habit de ton Ordre. »

La Vierge disparait et Réginald se trouve guéri. Il est aussitôt mis par Dominique à la tête du Couvent de Bologne.

Diana degli Andalò (1201-1236 – Béatifiée en 1888), future Fondatrice du Monastère Dominicain Sainte-Agnès de Bologne, devient sa fille spirituelle et aide à la mise en place du Couvent des Frères. En huit jours, par sa parole, Réginald a conquis la ville. L’université entame ses activités ; les maîtres et les étudiants s’empressent autour de sa chaire, plusieurs demandent l’habit de l’Ordre.

En 1219, après trois ans en Espagne, Dominique retrouve une communauté nombreuse et vivante, là même où quelques Frères languissaient auparavant. Il envoie Réginald à Paris à l’automne de cette même année, mais Réginald doit renoncer à toute prédication. Il a juste le temps de décider Jourdain de Saxe à entrer dans l’Ordre avant de mourir [1] le 12 Février 1220 en odeur de sainteté. Son tombeau à Notre-Dame-des-Champs s’illustre par des miracles. Le culte du saint est confirmé, en 1875, par le pape Pie IX.

[1] Jourdain raconte (Libellus) : « Frère Réginald, de sainte mémoire, s’en vint donc à Paris et se mit à prêcher avec une ferveur spirituelle infatigable, par la parole et par l’exemple, le Christ Jésus et Jésus crucifié.Mais Le Seigneur l’enleva bientôt de la terre. Parvenu vite à son achèvement, il traversa en peu de temps une longue carrière. Enfin, il tomba bientôt malade et, arrivant aux portes de la mort charnelle, s’endormit dans Le Seigneur et s’en alla vers les richesses de Gloire de la maison de Dieu, lui qui, durant sa vie, s’était manifesté l’amant résolu de la pauvreté et de l’abaissement. Il fut enseveli dans l’église de Notre-Dame-des-Champs, car les Frères n’avaient pas encore de lieu de sépulture. La nuit même où l’esprit de ce saint homme s’envola vers Le Seigneur, j’eus une vision. Je n’étais pas encore un Frère selon l’habit, mais j’avais déjà émis ma profession entre ses mains. Je voyais donc les Frères portés par un navire à travers les eaux. Puis le navire qui les portait coula ; mais les Frères sortirent indemnes des eaux. J’estime que ce navire est Frère Réginald lui-même, que les Frères de ce temps, vraiment, considéraient comme le nourricier qui les portait. »