Matteo di Giovanni, « Strage degli innocenti »

Strage degli innocenti.png

Matteo di Giovanni (Borgo San Sepolcro, 1430 – Sienne, 1495)

Strage degli innocenti (Massacre des innocents), 1481-1482.

Marqueterie de marbres polychromes.

Inscriptions : 

  • (sous la scène) : « … E ALBERTI D FRANCISCI DE ARINGHIERUS EQUITIS HYEROSOLIMITAN … MCCCCLXXXI »

Provenance : In situ.

Sienne, Cathédrale de Santa Maria Assunta.

La scène, qui évoque l‘épisode évangélique du Massacre des innocents, se déroule dans un décor très sophistiqué, sous les arcades d’une galerie en fer à cheval dont le fronton est orné d’une frise d’inspiration classique représentant des lutteurs. Depuis des balcons circulaires quelques spectateurs assistent au spectacle comme s’il s’agissait d’un divertissement. Le roi Hérode, assis sur un splendide trône de marbre sculpté, donne ses ordres aux soldats chargés du massacre.

Grâce à l’exploitation d’une gamme de couleurs plus importante que celle des autres marqueteries de la nef, les marbres permettent dorénavant de créer des effets de lumières et d’ombres très élaborés, selon un procédé qui culminera dans les œuvres de Beccafumi.

On sait le traumatisme causé par le massacre perpétré à Otrante en 1480 [1]Le sac d’Otrante a eut lieu en 1480, après la prise de la ville par les troupes du sultan turc Mehmed II. Huit cents habitants, qui avaient refusé de renier leur foi chrétienne, y furent décapités au col de la Minerve, avec une cruauté qui sidéra toute l’Italie.. Outre le carton de cette marqueterie de marbre, dont il est l’auteur, Matteo di Giovanni a peint trois retables dont deux sont visibles à Sienne : celui aujourd’hui à Santa Maria della Scala et celui de l’église des Servi. Une quatrième version du Massacre des Innocents, qui est aussi, chronologiquement, la première dans l’œuvre de Matteo, est aujourd’hui visible à Naples (Museo di Capodimonte).

Notes

Notes
1 Le sac d’Otrante a eut lieu en 1480, après la prise de la ville par les troupes du sultan turc Mehmed II. Huit cents habitants, qui avaient refusé de renier leur foi chrétienne, y furent décapités au col de la Minerve, avec une cruauté qui sidéra toute l’Italie.