Syméon ou Siméon

Le personnage est évoqué par le seul Évangile selon Luc, et apparaît en même temps qu’Anne, la prophétesse, lors de la Présentation de Jésus au Temple.

Averti par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ de ses propres yeux, il s’est rendu au Temple le jour de la Présentation de l’Enfant, « poussé par l’Esprit ». À la vue de Jésus, il chante un cantique d’action de grâce, le Nunc dimittis [1], et annonce prophétiquement à Marie qu’elle connaîtra de terribles souffrances.

Ambrogio Lorenzetti, Siméon et Anne (détail de la « Présentation de Jésus au temple » (Florence, Galleria degli Uffizi).
Iconographie

Siméon est représenté sous les traits du vieillard qu’il est, de fait, à l’époque de la Présentation de Jésus au temple. On le voit

  • portant respectueusement l’enfant divin dans un pan de son manteau [2]
  • la plupart de temps accompagné d’un phylactère sur lequel on peut lire les versets de l’Évangile de Luc consacrés à la prophétie prononcée à cette occasion [3]

[1] Le nom latin de cette prière lui vient de son incipit, ses premiers mots, dont le sens est « Maintenant, laisse partir [ton serviteur] ».

[2] Ce geste spécifique serait originaire de Perse. Il « répondrait à la crainte superstitieuse de toucher une personne ou un objet au caractère sacré, comme le roi ou les objets de culte. Cette coutume aurait ensuite été transmise au monde romain et intégrée au cérémonial de la cour impériale. Ainsi, les mains devaient être voilées pour offrir un présent à l’empereur ou recevoir un objet de sa part. » La transposition de cette gestuelle dans l’iconographie de la Présentation de Jésus au Temple manifeste la volonté d’éviter tout contact avec l’Enfant, et donc toute souillure. Il souligne également la dignité exceptionnelle du destinataire de cette exceptionnelle attention. Voir Séverine Ferraro, Les images de la vie terrestre de la Vierge dans l’art mural (peintures et mosaïques) en France et en Italie : des origines de l’iconographie chrétienne jusqu’au Concile de Trente. Art et histoire de l’art. Université de Bourgogne, 2012, p. Dans la Présentation d’Ambrogio Lorenzetti (détail ci-dessus), la Mère de Jésus elle-même s’apprête à reprendre son enfant après avoir couvert ses mains dans un linge.

[3] «  Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l’âme » (Luc, 2, 34-35).