Pandolfo Petrucci

Pandolfo Petrucci (Sienne,  1452  San Quirico d’Orcia, 1512) : figure politique de la Sienne du début de la Renaissance, ce richissime aristocrate géra avec un pragmatisme singulier le gouvernement de la cité de 1487 à février 1512, date à laquelle il se retira des affaires publiques.

Ce n’est qu’en juillet 1507 qu’il réussit enfin à se faire reconnaître par les principaux membres de la Balìa “comme primus inter pares, un statut légitimité les années précédentes grâce à la construction d’un imposant palais”, qui existe encore, dans la via dei Pellegrini, et à la faveur “d’un généreux mécénat artistique et architectural dont ont bénéficié entre autres l’Église de Santo Spirito dell’Osservanza domenicana et celle de Santa Maria Maddalena fuori Porta Tufi.” Cette dernière bénéficiait d’une dévotion particulière de la part des Noveschi en raison du fait que leur retour définitif à Sienne le 22 juillet 1487 avait eu lieu le jour de la fête de cette sainte [1]Fabrizio Nevola, Siena. Constructing the Renaissance city, New Haven-London, 2007, pp. 195..

Suscitant chez ses contemporains des sentiments opposés, Pandolfo Petrucci fut considéré aussi bien comme un dictateur prêt à renverser les amitiés et les alliances suivant les opportunités de l’instant que comme premier citoyen de la cité [2]Francesco Vettori, Scritti storici e politici, a cura di E. Niccolini. Bari-Roma 1972, pp. 305-307., défenseur des libertés de la République de Sienne. Son opposition au pouvoir de la Seigneurie lui valu de nombreuses inimitiés, parfois violentes, et des accusations de tyrannie. Il fut malgré tout honoré du titre de “Magnifique” pour son œuvre de pacification des factions rivales, s’inspirant en cela de Laurent de Médicis (lui aussi qualifié de “Magnifique”) à Florence.

Niccolò Macchiavelli, qui eut l’occasion de le rencontrer à plusieurs reprises en tant qu’ambassadeur de la République de Florence auprès de lui, le définit comme “un homme de grande valeur”, mais le qualifie aussi de dissimulateur (il savait parfaitement de quoi il parlait), et, perfidement mais sans doute avec quelque raison, évoquait le “prince de Sienne [qui] régissait son état davantage avec ceux qui lui furent le plus suspects qu’avec les autres” [3]“Valentissimo uomo” (« homme valeureux »), “tirannò” (« tyran »), “principe di Siena [che] reggeva lo stato suo più con quelli che gli furno sospetti che con li altri” (« prince de Sienne [qui] gouverna son État davantage avec ceux qui lui furent suspects qu’avec les autres »). Niccolò Machiavelli, Discorsi, II, VI, 19 ; Principe, XX, 18; … Poursuivre.

Notes

Notes
1 Fabrizio Nevola, Siena. Constructing the Renaissance city, New Haven-London, 2007, pp. 195.
2 Francesco Vettori, Scritti storici e politici, a cura di E. Niccolini. Bari-Roma 1972, pp. 305-307.
3 “Valentissimo uomo” (« homme valeureux »), “tirannò” (« tyran »), “principe di Siena [che] reggeva lo stato suo più con quelli che gli furno sospetti che con li altri” (« prince de Sienne [qui] gouverna son État davantage avec ceux qui lui furent suspects qu’avec les autres »). Niccolò Machiavelli, Discorsi, II, VI, 19 ; Principe, XX, 18; XXII, 3.