Simone Martini, « Polittico di San Domenico »

Simone Martini (Sienne, 1284 – Avignon, 1344)

Polittico di San Domenico (Polyptyque de San Domenico), v. 1320-1322.

Tempéra et or sur panneau, 113 x 63 cm. (panneau central) ; 94 x 48,5 cm. (panneaux latéraux).

Inscriptions :

  • (dans l’auréole de la Vierge) : « AVE GRATIA PLENA DOMINVS TECVM BENEDICTA TV IN MV[IERIBVS » [1]« [L’ange entra chez elle et dit :] ‘Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre les femmes’ ». Évangile de Luc (1, 28).
  • (dans l’auréole du Christ) : « AVE IH[ES]V CRISTE VER[VM DEI] »
  • (sur le phylactère du Christ) : « EGO SVM LUX MV[NDI] » [2]« [De nouveau, Jésus leur parla :] ‘Moi, je suis la lumière du monde. [Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie’] ». Évangile de Jean (8, 12).
  • (au bas du panneau central) : « [SY]MON DE SENIS ME PINXIT AN[NO] D[OMINI] M.CCC.XX.-] » [3]Date et signature : « Simon de Sienne m’a peinte l’année du Seigneur 132… ». La signature du peintre est partiellement effacée. La date (M.CCC.XX.-) semble incomplète et pourrait, à l’origine, avoir inclus un ou deux chiffres complémentaires.

Provenance : église de San Domenico, Orvieto. [4]La provenance exacte de cette œuvre est encore incertaine, bien que certains érudits prétendent qu’elle provient d’une fondation franciscaine à Orvieto. Voir : Giovanni PACCAGNINI, Simone Martini, Londres, 1957, p. 123 ; Gianfranco CONTINI et Maria Cristina GOZZOLI, L’opera completa di Simone Martini, Milan, Rizzoli, 1970), p. 89, n. 11 ; et Philip … Poursuivre

Orvieto, Museo dell’Opera del Duomo.

Du polyptyque probablement peint pour l’église de San Domenico d’Orvieto [5]Pour ce panneau, voir John POPE-HENNESSY, « Three Panels by Simone Martini », The Burlington Magazine, Vol. XCI (1949), p. 196 et Klara STEINWEG, « Beitrage zu Simone Martini und seiner Werkstatt », Mitteilungen des Kunsthistorischen Institutes in Florenz, Vol. VII (1956), p. 164. Un retable de Simone (Virgin and Child with Saints) à l’iconographie … Poursuivre, aujourd’hui démembré, il ne demeure à Orvieto que cinq panneaux provenant du registre principal [6]Le retable qui aurait pu être créé pour les Augustins est maintenant dispersé et ses différentes parties se trouvent au Fitzwilliam Museum (Cambridge), au Wallraf-Richartz Museum (Cologne), et dans la Collection Frescobaldi (Florence)., représentant, au centre :

  • La Vierge à l’Enfant

et, de gauche à droite, les saints :

  • Marie Madeleine, portant un vase d’onguent ; agenouillé devant elle, de profil, le regard pointé en direction du panneau central, apparaît, représenté à une beaucoup plus petite échelle, le portrait de Trasmondo Monaldeschi, évêque de Sovana et commanditaire de l’œuvre
  • Dominique, une fleur de lys à la main, symbole de chasteté, et un livre
  • Pierre, armé des deux clés, l’une d’or et l’autre d’argent
  • Paul, brandissant l’épée, instrument de son martyre, et l’épître (lettre) aux Corinthiens
Reconstitution du retable
Reconstitution d’après Andrew Martindale [4]

COURONNEMENT

En proposant pour gâble central du polyptyque le Rédempteur bénissant des Musei Vaticani, Andrew Martindale [7]Andrew MARTINDALE, Simone Martini, Oxford, Phaidon, 1988, p. 30. précise que ce panneau pourrait convenir aussi bien au polyptyque de San Domenico d’Orvieto qu’à celui auquel appartenait une splendide Vierge à l’Enfant aujourd’hui visible à la Pinacothèque de Sienne.

REGISTRE PRINCIPAL

Outre le fait qu’il subsiste souvent des doutes sur la nature des panneaux constituant le polyptyque démembré, on constate, avec la proposition ci-dessous, que leur emplacement dans l’œuvre ne va pas nécessairement de soi (la reconstitution du Musée d’Orvieto place les trois saints de gauche différemment de celle proposée par Andrew Martindale).

PRÉDELLE

Les deux compartiments de la prédelle actuellement identifiés sont les suivants :

Si l’hypothèse de reconstitution du polyptyque due à Martindale est acceptée, et compte tenu du nombre d’emplacements prévus dans la largeur de la prédelle (douze au total), il est possible d’inférer que les portraits de la prédelle aient été ceux des douze apôtres [8]Dans cette hypothèse, les saints Pierre et Paul bénéficieraient d’un traitement particulier puisqu’ils sont également présents dans le registre principal..

Notes

Notes
1 « [L’ange entra chez elle et dit :] ‘Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre les femmes’ ». Évangile de Luc (1, 28).
2 « [De nouveau, Jésus leur parla :] ‘Moi, je suis la lumière du monde. [Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie’] ». Évangile de Jean (8, 12).
3 Date et signature : « Simon de Sienne m’a peinte l’année du Seigneur 132… ». La signature du peintre est partiellement effacée. La date (M.CCC.XX.-) semble incomplète et pourrait, à l’origine, avoir inclus un ou deux chiffres complémentaires.
4 La provenance exacte de cette œuvre est encore incertaine, bien que certains érudits prétendent qu’elle provient d’une fondation franciscaine à Orvieto. Voir : Giovanni PACCAGNINI, Simone Martini, Londres, 1957, p. 123 ; Gianfranco CONTINI et Maria Cristina GOZZOLI, L’opera completa di Simone Martini, Milan, Rizzoli, 1970), p. 89, n. 11 ; et Philip HENDY, European and American Paintings in the Isabella Stewart Gardner Museum, Boston, 1974), p. 238. Sherwood A. FEHM (« Simone and the Franciscan Zelanti », Fenway Court (1978), pp. 3-6) soutient que l’iconographie des pinacles a été influencée par les idées franciscaines.
5 Pour ce panneau, voir John POPE-HENNESSY, « Three Panels by Simone Martini », The Burlington Magazine, Vol. XCI (1949), p. 196 et Klara STEINWEG, « Beitrage zu Simone Martini und seiner Werkstatt », Mitteilungen des Kunsthistorischen Institutes in Florenz, Vol. VII (1956), p. 164. Un retable de Simone (Virgin and Child with Saints) à l’iconographie comparable et dont la menuiserie a été reconstituée, se trouve au Isabella Stewart Gardner Museum, Boston. Voir Joel BRINK, « The Original Carpentry of Simone’s Altarpiece », Fenway Court (1978), pp. 7-13. La provenance exacte de cette œuvre est encore incertaine, bien que certains érudits prétendent qu’elle provient d’une fondation franciscaine à Orvieto : G. PACCAGNINI, Simone Martini, London, 1957, p. 123 ; G. CONTINI et M.C. GOZZOLI, L’opera completa di Simone Martini, Milan, Rizzoli, 1970), p. 89, n. 11 ; et R. HENDY, European and American Paintings in the Isabella Stewart Gardner Museum, Boston, 1974), p. 238. Sherwood A. FEHM (« Simone and the Franciscan Zelanti », Fenway Court (1978), pp. 3-6) soutient que l’iconographie des pinacles a été influencée par les idées franciscaines.
6 Le retable qui aurait pu être créé pour les Augustins est maintenant dispersé et ses différentes parties se trouvent au Fitzwilliam Museum (Cambridge), au Wallraf-Richartz Museum (Cologne), et dans la Collection Frescobaldi (Florence).
7 Andrew MARTINDALE, Simone Martini, Oxford, Phaidon, 1988, p. 30.
8 Dans cette hypothèse, les saints Pierre et Paul bénéficieraient d’un traitement particulier puisqu’ils sont également présents dans le registre principal.