Domenico Beccafumi, « Caronda »

Domenico Beccafumi (Valdibiena [Montaperti], entre 1484 et 1486 – Sienne, 1551)

Caronda (Charondas), entre 1529 et 1535.

Fresque de la voûte de la salle du Consistoire.

Inscriptions :

  • (dans le cartouche sous la fresque) : « CARVNDAS TIRORVM PRINCEPS » [1]

Provenance : In situ

Sienne, Palazzo Pubblico, Sala del Concistoro.

En 476 av. J.-C., Charondas [1], philosophe et législateur grec, fut à l’origine d’une loi qui interdisait le port d’armes dans l’enceinte de l’agora sous peine de mort, afin d’éviter les violences lors des débats publics. Selon la légende, il se serait un jour présenté par inadvertance avec une arme et lorsqu’on lui fit remarquer qu’il violait sa propre loi, il déclara au contraire qu’il s’apprêtait à l’appliquer, ce qu’il fit sur le champ en se suicidant à l’aide de son épée.

Valère Maxime relate dans ces termes la mort du philosophe [2] : « Les mouvements qui agitaient les réunions publiques de [la cité de Catane] allaient jusqu’à la violence et à l’effusion de sang, et [Charontas] les avait apaisés en prescrivant par une loi que quiconque y viendrait avec une arme serait exécuté sur le champ. Quelque temps après, il revenait d’une propriété éloigné de la ville, avec une arme à la ceinture, pour rentrer chez lui ; on le convoqua tout à coup à une réunion et, tel qu’il était, il s’y rendit ; la personne qui se trouvait la plus proche de lui fit remarquer qu’il avait enfreint sa propre loi, et il répondit : ‘C’est moi aussi qui vais la faire appliquer’ et aussitôt il sortit l’épée qu’il avait sur lui et l’enfonça dans son corps. »

La figure visible dans l’écoinçon du bas est celle de la Prudence.

[1] Charondas de Catane (VIe siècle av. J.-C.) :

[2] Valère Maxime, Faits et dits mémorables (vers 30 ap. J.-C.), VI, 5, 4.