En Europe occidentale, les années qui vont de la fin du XIVe s. au milieu du XVe s. sont marquées par un style particulier, appelé « Gothique international » du fait de la proximité de certaines caractères stylistiques présentes dans l’art de cette époque, à travers différents pays européens (Italie, France, Bohème). Il s’agit d’un art brillant, qui plie les formes au rythme d’une écriture souple et qui privilégie les courbes, un raffinement des couleurs et l’usage abondant de l’or, la préciosité des attitudes et la beauté des observations naturalistes minutieuses, ou encore, l’amour du détail issu du travail de la miniature. Le Gothique international est un art de cour, témoin du goût d’une société princière pour les fastes et le cérémonial. On a parfois mis en doute son caractère international pour le désigner plutôt comme un style aristocratique – terme qui le définit également avec justesse.
Politiquement divisée, l’Italie a été sillonnée par les artistes qui ont diffusé ce style par le biais de leurs déplacements continuels (Pisanello, Gentile da Fabriano) et ont généré de nombreuses déclinaisons régionales. À Florence, le style gothique international entre très tôt en concurrence avec celui de la Renaissance naissante, mais rencontre néanmoins les faveurs d’une clientèle riche et cultivée, tant religieuse que privée.
A Sienne, le Gothique international se prolonge jusque vers la moitié du XVe siècle [1]À cette époque, les traits stylistiques de la Renaissance ont imprégné peu à peu l’œuvre des artistes siennois, au point qu’il apparaît extrêmement difficile de tracer une frontière entre deux styles qui, à Sienne en particulier, semblent se fondre parfaitement., avec des artistes tels que Sassetta, dont l’art puise ses sources dans la peinture siennoise du début du XIVe siècle (Adoration des Mages. Sienne, collection Chigi Sarracini ; Retable de la Madone des Neiges. Florence , Galerie des Offices, coll. Contini-Bonacossi) qu’il met au goût du jour par le contact avec la nouvelle culture florentine ; ou Giovanni di Paolo, dont la personnalité fantasque et tourmentée, s’exprime à travers des formes influencées par l’art de Gentile da Fabriano, marquées par une extraordinaire précision du détail et cependant sensible à la perspective réinventée à Florence dans le même temps.
Notes
1↑ | À cette époque, les traits stylistiques de la Renaissance ont imprégné peu à peu l’œuvre des artistes siennois, au point qu’il apparaît extrêmement difficile de tracer une frontière entre deux styles qui, à Sienne en particulier, semblent se fondre parfaitement. |
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