‘Il Sassetta’

Stefano di Giovanni, ou Stefano di Giovanni di Consolo da Cortona (Sienne ou Cortone, 1392 ? – 1450 ou 1451) : peintre, l’une des figures – la plus grande ! – de l’art siennois au Quattrocento, il est connu depuis le XVIe siècle sous le diminutif ‘Sassetta’ sans que l’on en connaisse la raison.

Les nombreux fragments du retable peint pour l’Arte della Lana de Sienne (1423 – 1424) montre l’influence sur Sassetta de l’art de Gentile da Fabriano dont on sait qu’il effectua un séjour dans la ville en 1425. Il a également été très sensible aux recherches de tri-dimensionnalité qu’il a pu observer dans l’œuvre des frères Lorenzetti, avant de se passionner, comme tous les artistes de cette époque, pour l’art de Masaccio à la Chapelle Brancacci et par ce biais, d’accéder aux expériences sur la perspective de Brunelleschi.

« La question de savoir si Sassetta est arrivé seul à ses étonnants résultats dans la représentation du monde comme réalité tangible ou s’il était en contact avec les représentants florentins de la transition entre le style gothique et le début de la Renaissance, tels que Masolino ou Gentile da Fabriano, avec lesquels ses intérêts et ses résultats sont souvent parallèles, a fait l’objet d’un débat scientifique de longue date. Par la suite, il a certainement été exposé aux œuvres de ces artistes et à celles de Masaccio. Avec une grande imagination et une grande puissance créative, Sassetta dévoile au spectateur un monde microscopique, rendu avec une grande précision et avec un intérêt sans bornes pour le monde naturel. Il observe le vol des oiseaux, le ciel strié de nuages ​​et d’autres effets atmosphériques sur des paysages baignés de soleil, les détails minutieux des décors intérieurs et l’état psychologique de ses personnages, dont beaucoup – en particulier ses figures ascétiques et monumentales – ont un intensité exceptionnelle dans l’expression de leur visage. Dans ses scènes narratives, Sassetta a déployé son talent pour traduire des événements sinistres, des cérémonies sacrées et des scènes quotidiennes familières qui, malgré leur ressemblance, contiennent souvent une composante irrationnelle et individuelle propre à enchanter le spectateur. À juste titre, Sassetta a été le premier peintre siennois du Quattrocento à être redécouvert par l’historiographie de l’art du XXe siècle […]. » [1]Dóra SALLAY, « La predella di Sano di Pietro per il polittico di San Giovanni Battista all’Abbadia Nuova : ricostruzione e iconografia », Prospettiva, 126-127, 2007, pp. 92-104.

La carrière de Sassetta est jalonnée d’immenses et sublimes chefs-d’œuvre tels que la Madonne des Neiges (1430 – 1432) peinte pour la Cathédrale de Sienne, aujourd’hui à Florence (Offices) où le Polyptyque de l’église de San Francesco, à Sansepolcro (aujourd’hui démembré ; ses fragments réparti dans plusieurs musées).

Il semble que Sassetta soit mort après avoir pris froid sur l’échafaudage où il avait commencé à peindre le Couronnement de la Vierge de la Porta Romana, à Sienne (voir également : « La Vierge de la Porta Romana »).

Œuvres de Sassetta visibles à Sienne et dans le pays siennois
  • Adorazione dei Magi. Sienne, Palazzo Chigi Saracini, Collezione Chigi-Saracini (propriété du Monte dei Paschi di Siena). [2]
  • Cristo a mezzo busto benedicente e crocifissione tra i dolenti, 1420-23, miniatures du Missale Romanum, déposé à la Biblioteca Comunale degli Intronati di Siena.
  • Trittico dell’Arte della lana, 1423, œuvre dispersée, dédiée à l’Esaltazione del Santissimo Sacramento, dont il reste :
    • 2 fragments du panneau principal (détruit) qui représentait des Angeli in volo coll’ostensorio :
    • 8 panneaux des pilastres avec Santi, Siena, Pinacoteca Nazionale.
    • 2 pinacles avec Profeti, Sienne, Pinacoteca Nazionale.
    • 6 compartiments de la prédelle :
      • Visione di san Tommaso d’Aquino, Rome, Pinacoteca Vaticana;
      • San Tommaso ispirato dalla colomba dello Spirito Santo, Budapest, Szépművészeti Múzeum.
      • Sant’Antonio battuto dai diavoli, Sienne, Pinacoteca Nazionale.
      • Istituzione dell’Eucaristia, Sienne, Pinacoteca Nazionale;
      • Un miracolo dell’Ostia consacrata (la morte di John Wycliffe?), Barnard Castle, The Bowes Museum, UK.
      • Il rogo dell’eretico Nicola (o di Jan Hus), Melbourne, National Gallery of Victoria.
  • Pala della Madonna della neve (1430-1432) représentant la Madonna in trono e quattro santi et, dans la prédelle, Storie della fondazione di Santa Maria Maggiore), Galleria degli Uffizi (donazione Contini-Bonacossi), Florence, à l’origine dans la Cathédrale de Sienne.
  • 3 fragments du Crocifisso de l’église de San Martino (Sienne) : Madonna dolente, San Giovanni dolente, San Martino a cavallo dona il mantello al povero (1433), Sienne, Collezione Chigi-Saracini (propriété du Monte dei Paschi di Siena).
  • Viaggio e Adorazione dei Magi (v. 1435), panneau sectionné en deux parties :
    • Viaggio dei Magi, Metropolitan Museum of Art, New York
    • Adorazione dei Magi, Collezione Chigi-Saracini (propriété du Monte dei Paschi di Siena).
  • Polittico di Borgo San Sepolcro, réalisé pour l’église de San Francesco (Sansepolcro) entre 1437 et 1444. Il s’agissait du polyptyque le plus grand du tout le quattrocento italien. Il était composé de plus de 50 panneaux disposés sur les deux faces. Le polyptyque a été dispersés au XIXe siècle. La moitié de ces panneaux ont été retrouvés :
    • Face anterieure :
      • Madonna in trono col BambinoSan Giovanni evangelista e Sant’Antonio da Padova, Louvre, Paris.
      • San Giovanni BattistaBeato francescano Ranieri Rasini, Villa I Tatti, Collezione Berenson (propriété de l’Université de Harvard), Settignano, Florence.
      • Storie del eato Ranieri Rasini de la prédelle (6 à l’origine) répartis entre le Louvre, Paris (2 panneaux) et la  Gemaldegalerie, Berlin (1 panneau))
    • Face posterieure:
      • San Francesco in gloria, Villa I Tatti, Collezione Berenson (Université d’Harvard), Settignano, Florence.
      • Storie di san Francesco a Londra, National Gallery; la 8ème (Sposalizio mistico di san Francesco), est au Musée Condé, Chantilly.
      • Storie della Passione di Cristo de la prédelle (6 à l’origine), Institute of Arts, Detroit;
      • 4 panneaux des pilastres conservés représentant San Lorenzo e Santo Stefano, Museo Pushkin, Moscou, San Cristoforo Museo del Tesoro di San Francesco, Assise, et un autre saint (colletion privée);
  • Madonna dell’Umiltà, différentes versions dans les collections suivantes :
    • Fondazione Giorgio Cini de Venise (1430 circa),
    • Museo Diocesano di Siena (1430 circa),
    • Pinacoteca Vaticana di Roma(1433 circa),
    • Museo Diocesano de Cortone (1434 circa),
    • National Gallery of Art, Washington (1435-1440),
    • Pinacoteca nazionale di Siena (1438),
    • Museo dell’Opera della Metropolitana di Siena (1430-1440),
    • The Frick Art Museum, Pittsburgh (1440 circa),
    • Strossmayerova Galerija, Zagreb (1440 circa),
    • Museo d’arte sacra, Grosseto (1445 circa),
    • Metropolitan Museum of Art, New York (1445-1450),
    • Gemäldegalerie, Berlin (1445-1450),
    • Museo Amedeo Lia, La Spezia (date?).
  • Incoronazione della Vergine, fresque détachée de la Porta Romana. aujourd’hui sur la conte-façade de la Basilica di San Francesco, Sienne, 1447-50.

Notes

Notes
1 Dóra SALLAY, « La predella di Sano di Pietro per il polittico di San Giovanni Battista all’Abbadia Nuova : ricostruzione e iconografia », Prospettiva, 126-127, 2007, pp. 92-104.