Mosaico della fine del XVIII secolo, « Fuga in Egitto »

Mosaico della fine del XVIII secolo (Mosaïque de la fin du XVIIIe s., d’après Carlo Maratti)

Fuga in Egitto (Fuite en Égypte), 1792.

Copie d’un original de Carlo Maratti, mosaïque sur papier (?), 330 x 203 cm.

Provenance : In situ

Sienne, Cathédrale, Capella del Voto (Chapelle du vœu).

L’œuvre originale, peinte à l’huile sur toile par Carlo Maratti comme la Visitation avec laquelle elle faisait pendant à l’origine, se trouve aujourd’hui à la Galleria Nazionale du Palazzo Barberini, à Rome (fig. ci-dessous) [1]Il en existe également une réplique peinte sur cuivre, de plus petit format, dans les collections du Palazzo Corsini, également à Rome.. Pourtant, en 1781, par ordre du prince Sigismond Chigi, héritier de la famille propriétaire des lieux, elle a été ôtée de la chapelle pour laquelle elle avait été peinte en 1662, et réexpédiée à Rome avant d’orner différentes demeures de la famille Chigi, la dernière en date étant la villa de Castelfusaro où elle se trouvait encore en 1959, avant d’intégrer les collections de la Galerie Nationale du Palais Barberini. Pour compenser cette perte, une « copie précise en mosaïque » fut exécutée « devant l’original et aux frais du prince dans l’atelier des mosaïstes du Vatican, pour laquelle le premier paiement en date du 17 novembre [1791] fut versé à Giovanni Battista Ponfreni [2]Giovanni Battista Ponfreni (Rome, 1714 – 1795) : peintre, marchand d’art et directeur de l’Atelier de Mosaïque du Vatican. ; entre le 20 avril et le 15 novembre 1792, suivit un décompte des dépenses ‘faites pour transporter et installer’ dans la chapelle du Vœu la grande mosaïque venue se substituer à la toile et encore actuellement dans les lieux, opération qui fut conduite par le maçon maître-d’œuvre du prince, Giuseppe Giovanelli [3]Stella Rudolf, « I dipinti eseguiti da Carlo Maratti nel 1663-1664 per la cappella del Voto nel Duomo », dans LORENZONI 2009, p. 50. ». Il est possible que, parmi les raisons qui pourraient expliquer le retrait de la toile de son emplacement originaire, Sigismond Chigi ait souhaité mettre l’œuvre en sécurité du fait de ses conditions de conservation problématiques, celle-ci étant fixée contre le mur externe de la chapelle, le plus exposé aux intempéries et à l’humidité. Il est possible que ce déplacement ait évité à l’œuvre d’importants dommages.

Carlo Maratti, « La Fuga in Egitto », Roma, Palazzo Barberini, Galleria Nazionale.

Le sujet de cette peinture, la Fuite en Égypte, est tiré de l’Évangile de Matthieu (Mt 2, 13-23). La Vierge portant l’Enfant-Jésus et Joseph traversent un torrent. En soi, le sujet ne semble pas particulièrement propice à figurer un drame. Pourtant, Maratti parvient à un résultat qui n’est pas exempt d’une certaine dimension dramatique. La composition de l’œuvre est marquée d’un réel dynamisme, caractéristique essentielle de l’art baroque. Joseph, un pied dans l’eau et l’autre sur la rive s’apprête à prendre délicatement l’Enfant dans les bras afin de permettre à Marie de franchir sans risque ce passage incommode et périlleux. La Vierge se retourne, comme pour contrôler le chemin parcouru dans depuis que la petite famille a initié sa fuite vers l’Egypte. Au-dessus, parmi les nuages d’un ciel nocturne et orageux, des putti et autres chérubins qui accompagnent le voyage de la Sainte-Famille surveillent la scène.

Notes

Notes
1 Il en existe également une réplique peinte sur cuivre, de plus petit format, dans les collections du Palazzo Corsini, également à Rome.
2 Giovanni Battista Ponfreni (Rome, 1714 – 1795) : peintre, marchand d’art et directeur de l’Atelier de Mosaïque du Vatican.
3 Stella Rudolf, « I dipinti eseguiti da Carlo Maratti nel 1663-1664 per la cappella del Voto nel Duomo », dans LORENZONI 2009, p. 50.