Matteo Rosselli, « Gesù e Santa Maria Maddalena »

Matteo Rosselli (Florence, 1578 – 1650)

Gesù e Santa Maria Maddalena (Jésus et Marie Madeleine),

Huile sur papier,

Provenance : Église de San Lorenzo, à Montauto.

San Gimignano, Museo d’Arte Sacra.

Ces deux petites et fragiles peintures à l’huile sur papier contrecollé sur bois, exposées côte à côte, proviennent d’une église proche de San Gimignano. Ce qui n’est pas banal, compte tenu de la mise en œuvre d’un jeu optique fondé sur le point de vue du spectateur très prisé par les artistes de l’ère baroque – non pas, à proprement parler, une anamorphose [1]Une anamorphose (gr. : anamorphoein, « transformer]) est la déformation réversible d’une image en raison du seul point de vue du spectateur, ou à l’aide d’un système optique ou encore d’une transformation mathématique. C’est généralement lorsque le spectateur opte pour l’unique point de vue possible que l’image se corrige d’elle-même. mais l’association de deux images nécessitant d’opter pour un point de vue décalé de côté pour être correctement perçues -, c’est précisément le principe qui consiste à présenter dans une église [2]Mais ces deux œuvres étaient-elles, à l’origine, destinées à cette église ? une double image sacrée dont le caractère premier (et quelque peu paradoxal compte tenu de son sujet) est sa dimension ludique, l’apparition de l’une des deux figures impliquant nécessairement la disparition de l’autre, et réciproquement.

Le fonctionnement de ces deux images, ainsi que leur composition, sont identiques : vue de gauche, un visage masculin forme pendant avec un visage féminin qui n’est perceptible qu’en se plaçant à droite de l’image. Dans le cas présent, ces visages sont ceux du Christ et de Marie Madeleine, dans le second panneau, ceux de François d’Assise et de Claire d’Assise.

Notes

Notes
1 Une anamorphose (gr. : anamorphoein, « transformer]) est la déformation réversible d’une image en raison du seul point de vue du spectateur, ou à l’aide d’un système optique ou encore d’une transformation mathématique. C’est généralement lorsque le spectateur opte pour l’unique point de vue possible que l’image se corrige d’elle-même.
2 Mais ces deux œuvres étaient-elles, à l’origine, destinées à cette église ?