Margarito d’Arezzo, « Virgin and Child Enthroned, with Scenes of the Nativity and the Lives of the Saints »

Margarito d’Arezzo (actif à Arezzo autour de 1250-1260)

Virgin and Child Enthroned, with Scenes of the Nativity and the Lives of the Saints (Vierge à l’Enfant trônant, avec huit scènes narratives), 1263-1264.

Tempéra et or sur panneau, 92,1 x 183,1 cm.

Provenance : église de San Niccolò, à Arezzo (?).

Londres, National Gallery.

Cette œuvre de Margarito d’Arezzo pourrait avoir été destinée à l’église de San Niccolò, à Arezzo. Elle s’inscrit dans un format rectangulaire oblong dont la longueur est égale à deux fois la largeur, soit deux carrés juxtaposés. Dillan Gordon a donné une description de cette œuvre : « Dans la mandorle centrale, la Vierge et l’Enfant trônent sur un coussin posé sur un trône à tête de lion ; la Vierge touche d’une main la plante du pied gauche de l’Enfant ; celui-ci bénit et tient un rouleau ; de chaque côté se trouvent des anges volants balançant des encensoirs. A chaque angle de la mandorle se trouve le symbole de l’un des quatre évangélistes : en haut à gauche, un ange pour Matthieu ; en haut à droite, un aigle pour Jean ; en bas à gauche, un lion pour Marc ; et en bas à droite, un boeuf pour Luc. Une bande noire au motif floral stylisé entoure la mandorle et une autre sépare les registres supérieur et inférieur des scènes narratives. Le panneau est encadré d’un bandeau doré uni orné de cocardes en relief, avec une bordure intérieure peinte en brun. Chaque scène est bordée de rouge et identifiée par une inscription en bleu. » [1]Dillian Gordon, The Italian Paintings before 1400, Londres, National Gallery Catalogues, 2011.

Les huit scènes narratives, toutes fondées sur le texte de la Légende dorée (1261-1266) du chroniqueur dominicain Jacques de Voragine, sont les suivantes :

  • Nativité avec des anges annonçant la naissance du Christ à deux bergers [2]Si, bien évidemment, la Nativité figure dans les évangiles canoniques, il faut se tourner vers la Légende dorée pour en trouver une narration détaillée : « […] Or, Joseph […], partit de Nazareth à Bethléem, et comme le temps des couches de la bienheureuse Marie était proche, et qu’il ignorait l’époque de son retour, il la prit et la mena avec lui à Bethléem, ne voulant … Poursuivre
  • Jean l’Évangéliste soulevé par un ange hors d’un chaudron d’huile bouillante [3]« Jean, apôtre et évangéliste, le bien-aimé du Seigneur, l’homme vierge élu, partit pour l’Asie quand les apôtres se séparèrent après la Pentecôte. Il y fonda de nombreuses églises. L’empereur Domitien, ayant entendu parler de lui, le convoca et le fit plonger dans une cuve d’huile bouillante, devant la porte Latine ; il en sortit aussi in demie qu’il avait … Poursuivre
  • Jean l’Évangéliste ressuscite Drusiane [4]« La même année, l’empereur fut tué en châtiment de son extrême cruauté , et le Sénat annula tout ce qu’il avait fait. Et c’est ainsi qu’il arriva que saint Jean, qui avait été in justement dans cette île, put revenir à Éphèse avec tous les honneurs. Toute une foule vint à sa rencontre en criant : « Béni celui qui vient au nom du … Poursuivre
  • Saint Benoît vainquant la tentation [5]« Peu de temps après, le diable lui fit ressurgir devant les yeux de l’esprit une femme qu’il avait vu quelques temps auparavant et incendia son esprit d’un tel feu pour sa beauté que, vaincu par la volupté, il était presque décidé à quitter le désert. Mais il revint soudain à lui par l’effet de la grâce divine ; il se dévêtit immédiatement, se roula nu dans … Poursuivre
  • Décapitation de sainte Catherine d’Alexandrie [6]« Alors un préfet conseilla au roi furieux de faire préparer dans les trois jours, quatre roues entourées de scies de fer et de clous très pointus, en sorte que ce terrible supplice découpe la vierge, et que l’exemple de cette mort atroce effraye les autres chrétiens. Les dispositions suivantes furent prises : deux roues tournaient dans un sens, et deux autres dans un sens contraire … Poursuivre
  • Saint Nicolas ordonnant aux marins de rejeter le diable [7]« Or, un jour, des marins étaient en danger ; ils firent alors cette prière qu’il mêlaient de larmes : « Nicolas, serviteur de Dieu, si ce que nous avons entendu dire de toi est vrai, c’est le moment pour nous de l’éprouver. » Aussitôt apparut un homme qui lui ressemblait, et qui leur dit : « Vous m’avez appelé. Me voici ! » Et il se mit à les aider dans le maniement des … Poursuivre
  • Saint Nicolas sauvant trois hommes innocents de la décapitation [8]« […] en l’absence du saint, le consul, corrompu par une somme d’argent, ordonna l’exécution de trois soldats innocents. Dès que le saint l’apprit, il demanda aux trois princes de l’accompagner en grande hâte ; arrivé, au lieu où devait être décapité les trois hommes, là, il les trouva le genou fléchi la face déjà voilée. L’exécuteur brandissait déjà … Poursuivre
  • Sainte Marguerite sortant de l’estomac d’un dragon à deux têtes [9]« Quand elle fut dans son cachot, [Marguerite] pria le Seigneur de lui montrer, sous forme visible, l’ennemi qu’elle combattait ; et voilà qu’apparut un très monstrueux dragon. Comme il s’élançait pour la dévorer, elle fit un signe de croix et il disparut, ou bien, comme on le lit ailleurs, il posa sa gueule sur sa tête et sa langue sur son talon et l’engloutit … Poursuivre

Notes

Notes
1 Dillian Gordon, The Italian Paintings before 1400, Londres, National Gallery Catalogues, 2011.
2 Si, bien évidemment, la Nativité figure dans les évangiles canoniques, il faut se tourner vers la Légende dorée pour en trouver une narration détaillée : « […] Or, Joseph […], partit de Nazareth à Bethléem, et comme le temps des couches de la bienheureuse Marie était proche, et qu’il ignorait l’époque de son retour, il la prit et la mena avec lui à Bethléem, ne voulant pas remettre entre les mains d’un étranger le trésor que Dieu lui avait confié, jaloux qu’il était de s’en charger lui-même avec une sollicitude de tous les instants. Comme il approchait de Bethléem (ainsi l’attestent frère Barthélemi dans sa compilation et le récit du Livre de l’Enfance), la bienheureuse Vierge vit une partie du peuple dans la joie et une autre dans les gémissements : ce qu’un ange lui expliqua ainsi : « La partie du peuple qui est dans la joie, c’est le peuple gentil qui recevra bénédiction éternelle par le sang d’Abraham ; et la partie qui est dans les gémissements, c’est le peuple juif réprouvé de Dieu, comme il l’a mérité. » Arrivés à Bethléem, parce qu’ils étaient pauvres, et parce que tous les autres venus pour le même motif occupaient les hôtelleries, ils ne trouvèrent aucun logement ; ils se mirent donc sous un passage public, qui se trouvait […] entre deux maisons, ayant toiture, espèce de bazar sous lequel se réunissaient les citoyens soit pour converser, soit pour se voir, les jours de loisir, ou quand il faisait mauvais temps. Il se trouvait que Joseph y avait fait une crèche pour un bœuf et un âne, ou bien, d’après quelques auteurs, quand les gens de la campagne venaient au marché, c’était là qu’ils attachaient leurs bestiaux, et pour, cette raison, on y avait établi une crèche. Au milieu donc de la nuit du jour du Seigneur, la bienheureuse vierge enfanta son fils et le coucha dans la crèche sur du foin ; et ce foin […] fut dans la suite apporté à Rome par sainte Hélène. Le bœuf et l’âne n’avaient pas voulu le manger. »
3 « Jean, apôtre et évangéliste, le bien-aimé du Seigneur, l’homme vierge élu, partit pour l’Asie quand les apôtres se séparèrent après la Pentecôte. Il y fonda de nombreuses églises. L’empereur Domitien, ayant entendu parler de lui, le convoca et le fit plonger dans une cuve d’huile bouillante, devant la porte Latine ; il en sortit aussi in demie qu’il avait été étranger à la corruption de la chair. L’empereur, constatant qu’il ne renonçait pas à la prédication, l’exila dans l’île de Patmos, où, dans la solitude, il écrivit l’Apocalypse. » Jacques de Voragine, La Légende dorée (1261-1266), « Saint Jean l’Évangéliste », Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 2004, p. 68.
4 « La même année, l’empereur fut tué en châtiment de son extrême cruauté , et le Sénat annula tout ce qu’il avait fait. Et c’est ainsi qu’il arriva que saint Jean, qui avait été in justement dans cette île, put revenir à Éphèse avec tous les honneurs. Toute une foule vint à sa rencontre en criant : « Béni celui qui vient au nom du Seigneur ! » Au moment où il entrait dans la ville, on portait enterrer Drusiane, qui l’avait beaucoup aimé et qui avait tant souhaité sa venue. Les parents de Drusiane, les veuves et les orphelins dirent à saint Jean : « Vénérable Jean, c’est Drusiane que nous portons en terre, elle a toujours, suivant tes instructions, qui nous nourrissait, et qui, aussi, désirait tant ta venue en répétant : « Ah, si je pouvais revoir l’apôtre de Dieu avant de mourir ! » Alors Jean fit déposer le cercueil et découvrir le corps en disant : « Drusiane, que mon maître Jésus-Christ te ressuscite ! Lève-toi, va dans ta maison, et prépare-moi à manger ! » Elle se leva aussitôt et entreprit d’aller accomplir ce que l’apôtre avait ordonné, comme si elle avait été tirée non pas de la mort mais d’un sommeil. » Ibid., « Saint Jean l’Évangéliste », p. 68.
5 « Peu de temps après, le diable lui fit ressurgir devant les yeux de l’esprit une femme qu’il avait vu quelques temps auparavant et incendia son esprit d’un tel feu pour sa beauté que, vaincu par la volupté, il était presque décidé à quitter le désert. Mais il revint soudain à lui par l’effet de la grâce divine ; il se dévêtit immédiatement, se roula nu dans les épines et les buissons qui se trouvaient là, au point qu’il en sortit tout blessé et qu’il chassait les blessures de l’esprit par les blessures de la peau Il vainquit donc le péché en en transposant la brûlure. Depuis ce temps-là, aucune tentation ne se développa plus en son corps. » Ibid., « Saint Benoît », pp. 246-247.
6 « Alors un préfet conseilla au roi furieux de faire préparer dans les trois jours, quatre roues entourées de scies de fer et de clous très pointus, en sorte que ce terrible supplice découpe la vierge, et que l’exemple de cette mort atroce effraye les autres chrétiens. Les dispositions suivantes furent prises : deux roues tournaient dans un sens, et deux autres dans un sens contraire ; celle de dessous tiraient en déchirant et celle de dessus, qui s’opposaient à ce mouvement, repoussaient en broyant. Alors la sainte vierge pria le Seigneur de détruire cette machine pour l’exaltation de son propre nom et pour la conversion du peuple qui l’entourait. Et voilà qu’un ange du Seigneur frappa et brisa cette meule avec tant de force qu’il tua quatre mille païen. » Ibid., « Sainte Catherine », p. 981. Après avoir été décapitée faute de subir le premier supplice miraculeusement interrompu, elle fut décapitée ; et comme on peut à nouveau le lire dans la Légende dorée, « […] quand elle fut décapitée, en guise de sang, du lait sortit de son corps. Alors des anges prirent son corps, l’emportèrent depuis ce lieu jusqu’au mont Sinaï, à plus de vingt journées de voyage, et l’ensevelirent là avec beaucoup d’honneurs. De ses ossements s’écoule sans cesse de l’huile qui guérit les corps de tous les malades. » (Jacques de Voragine, Ibid, p. 982).
7 « Or, un jour, des marins étaient en danger ; ils firent alors cette prière qu’il mêlaient de larmes : « Nicolas, serviteur de Dieu, si ce que nous avons entendu dire de toi est vrai, c’est le moment pour nous de l’éprouver. » Aussitôt apparut un homme qui lui ressemblait, et qui leur dit : « Vous m’avez appelé. Me voici ! » Et il se mit à les aider dans le maniement des voiles, des cordages et des autres gréements du navire ; et aussitôt, la tempête cessa. » Ibid, « Saint Nicolas », p. 32.
8 « […] en l’absence du saint, le consul, corrompu par une somme d’argent, ordonna l’exécution de trois soldats innocents. Dès que le saint l’apprit, il demanda aux trois princes de l’accompagner en grande hâte ; arrivé, au lieu où devait être décapité les trois hommes, là, il les trouva le genou fléchi la face déjà voilée. L’exécuteur brandissait déjà l’épée au-dessus de leurs têtes. Et Nicolas, enflammé de zèle, se porta hardiment vers le licteur, lui arracha des mains le glaive, libéra les hommes, et les emmena sains et saufs avec lui. » Ibid., « Saint Nicolas », p. 32).
9 « Quand elle fut dans son cachot, [Marguerite] pria le Seigneur de lui montrer, sous forme visible, l’ennemi qu’elle combattait ; et voilà qu’apparut un très monstrueux dragon. Comme il s’élançait pour la dévorer, elle fit un signe de croix et il disparut, ou bien, comme on le lit ailleurs, il posa sa gueule sur sa tête et sa langue sur son talon et l’engloutit aussitôt ; mais pendant qu’il voulait l’avaler, elle s’arma du signe de croix : la vertu de la croix fit éclater le dragon, et la vierge en sortit indemne. Mais ce qu’on raconte du dragon est considéré comma apocryphe et frivole. » Ibid., « Sainte Marguerite », p. 502.

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