La famille noble des Aldobrandeschi, probablement d’origine lombarde, a dominé au cours du Moyen Âge un vaste domaine féodal allant de la Maremme et de l’Amiata, actuellement située aux confins de la Toscane et du Latium avec la Valdelsa siennoise.
Leurs possessions se concentraient dans les localités de Colle di Val d’Elsa, Santa Fiora et Sovana (l’ancienne Soana, aujourd’hui frazione de Sorano, dans la province de Grosseto).
Guglielmo et Omberto Aldobrandeschi sont évoqués par Dante dans le Purgatoire :
Le lor parole, che rendero a queste
che dette avea colui cu’ io seguiva,
non fur da cui venisser manifeste ;
ma fu detto : « A man destra per la riva
con noi venite, e troverete il passo
possibile a salir persona viva.
E sio non fossi impedito dal sasso
che la cervice mia superba doma,
onde portar convienmi il viso basso,
cotesti, ch’ancor vive e non si noma,
guardere’ io, per veder s’i ’l conosco,
e per farlo pietoso a questa soma.
Io fui latino e nato d’un gran Tosco :
Guglielmo Aldobrandesco fu mio padre;
non so se ’l nome suo già mai fu vosco.
L’antico sangue e l’opere leggiadre
d’i miei maggior mi fer si arrogante,
che, non pensando a la comune madre,
ogn’uomo ebbi in despetto tanto avante,
ch’io ne mori’, come i Sanesi sanno,
e sallo in Campagnatico ogne fante.
Io sono Omberto ; e non pur a me danno
superbia fa, ché tutti miei consorti
ha ella tratti seco nel malanno.
E qui convien ch’io questo peso porti
per lei, tanto che a Dio si sodisfaccia,
poi ch’io nol fe’ tra ’ vivi, qui tra ’ morti. »
Les mots qu’elles dirent en réponse
aux questions de celui que je suivais,
on ne pouvait savoir d’où ils venaient ;
mais quelqu’un dit : « Venez vers la droite avec nous
sur le bord, et vous trouverez le passage.
par où peut monter un vivant.
Et si je n’étais empêché par la pierre
qui dompte mon col orgueilleux,
et qui me force à baisser le visage,
je regarderais cet homme qui vit encore
et ne dit pas son nom, pour voir si je le sais,
et pour qu’il ait pitié de ce fardeau.
Je fus latin, et fils d’un grand Toscan :
Guglielmo Aldobrandeschi fut mon père,
je ne sais si son nom est venu jusqu’à vous.
Le sang illustre et les belles actions
de mes ancêtres me firent si arrogant
que, sans penser à notre mère commune,
j’eus tous les hommes en tel mépris que
j’en mourus, comme les Siennois le savent,
et comme tout enfant le sait à Campagnatico.
Je suis Umberto : et l’orgueil
n’a pas fait tort qu’à moi : car tous mes proches
ont été entraînés par lui dans le malheur.
Ici à cause de lui je dois porter ce poids.
jusqu’au temps où j’aurai satisfait le Seigneur
ne l’ayant fait en vie, ici, parmi les morts. » [1]Dante, La divine comédie (éd. sous la direction de Carlo Ossola, traduction de Jacqueline Risset). Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 2021, Purgatoire, XI, 46-72, pp. 356-359.
Notes
1↑ | Dante, La divine comédie (éd. sous la direction de Carlo Ossola, traduction de Jacqueline Risset). Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 2021, Purgatoire, XI, 46-72, pp. 356-359. |
---|