Sont représentés, de gauche à droite :
Les deux tout petits compartiments triangulaires, aux deux extrémités, dissimulent deux chérubins.
Nous avons eu l’occasion de rencontrer, dans plusieurs polyptyques, un agencement des scènes tel qu’il permette de placer la scène de la Crucifixion entre les deux protagonistes de l’Annonciation qui occupent, chacun d’eux, un compartiment séparé. Nous connaissons la signification très particulière d’une telle organisation : c’est dans l’intervalle qui sépare, comme souvent dans les retables, les deux interlocuteurs de l’Annonciation, dans l’espace même de cette séparation, l’espace où s’échangent les paroles, qu’il nous faut voir. Ce qui nous est alors donné à voir, c’est le sujet même du dialogue entre entre l’Ange et la Vierge, ou plutôt, sa conséquence inévitable. Les deux personnages que nous voyons en train d’échanger des paroles savent que ces paroles mêmes sont à l’origine, à la fois la cause et la conséquence d’un événement dont la portée les dépasse bien qu’ils en soient les seuls acteurs visibles. Ils savent tout et connaissent – comme, du reste, le spectateur qui assiste à la scène (!) – la destinée de l’Enfant dont l’Incarnation est la résultante miraculeuse de leur colloque. Il n’est donc pas surprenant, dans ces conditions, que l’intervalle spatial au sein de l’oeuvre évoque une destinée, et plus particulièrement la Passion que cet Enfant à naître sera nécessairement appelé à endurer pour la rédemption du genre humain. Et au-delà de la Passion, sa Résurrection, comme nous l’observons ici.
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