Le roi David occupe une place à part parmi tous les personnages de l’Ancien Testament. « Auteur de nombreux psaumes, musiciens du roi à la cour de Saül, il incarne à la fois l’artiste divinement inspiré et le roi illustre qui sut donner à la Terre une dimension impériale » [1]Dominique VINAY, « Le symbolisme politique de David à la harpe dans le Penser du Royal Mémoire de Guillaume Michel (1518) ». Albineana, Cahiers d’Aubigné, Année 2005, 17, pp. 123-151.
Iconographie
L’iconographie de David, second roi d’Israël et successeur de Saül, est abondante et variée. La raison tient au fait que David est à la fois la préfigure du Christ et son ancêtre direct, selon la généalogie rédigée par l’apôtre et évangéliste Matthieu (Mat, 1, 18-25). La vie romanesque de David a particulièrement intéressé l’art chrétien à partir du Moyen-âge et au delà, “quand le point de vue pittoresque et humain a remplacé le point de vue didactique et apologétique » [2]Louis REAU, Iconographie de l’art chrétien. Paris, Presses Universitaires de France, 1953-1958 (Kraus Reprint, 1988), II, 1, p. 254..
David est presque toujours accompagné de textes provenant des Psaumes, mais aucun d’eux n’est repris avec une fréquence particulière. Les plus fréquents sont liés aux évocations de la Nativité ou de la virginité de Marie (Ps. 52, 6 et 132, 11). Deux versets renvoient précisément à la Passion : Ps. 22, 17-18
Selon l’âge auquel il est représenté, il apparaît comme
- un tout jeune adolescent tenant à la main
- sa fronde avant le combat avec le géant
- la tête de Goliath qu’il a décapité
- un roi vieux et barbu
- coiffé d’une couronne
- accompagné de sa harpe (ou de sa lyre, voire de son psaltérion)
- un prophète, parfois, tenant en main un phylactère permettant de l’identifier
Scènes de la vie de David :
- David, berger, gardant son troupeau (Rois, 16).
- Onction de David par Saül à Jérusalem (Rois, 16, 13).
- Il tue l’ours et le lion et leur arrache de la gueule les brebis de son troupeau (Rois, 17, 34-36).
- Combat de David avec le géant Goliath (Rois, 17, 31-52) ; il l’étourdit d’abord à l’aide d’une pierre lancée avec sa fronde, puis lui coupe la tête avec sa propre épée.
- Le retour triomphal de David (Rois, 18).
- La jalousie de Saül [3]« Dans ses expéditions, David réussissait partout où l’envoyait Saül, et Saül le mit à la tête des hommes de guerre. Il était bien vu de tout le peuple et même des serviteurs de Saül. Au retour de l’armée, lorsque David revint après avoir tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d’Israël à la rencontre du roi Saül pour chanter et danser au son des … Poursuivre
- David joue de la harpe à Saül pour le calmer (Rois, 16).
- Saül essaie de transpercer David de sa lance (Rois, 19). La scène est considérée comme la préfigure de la trahison de Judas.
- David échappe à Saül en s’évadant à l’aide de sa femme Michol, elle-même fille de Saül (Rois, 19).
- Il simule la folie (Rois, 21, 10-15).
- Il épargne deux fois Saül, dans une caverne et sous sa tente (Rois, 24).
- Mort de Saül et douleur de David apprenant cette mort (II. Rois, 1-5-16).
- Sacre de David à Hébron (II. Rois, 5).
- David rapporte l’Arche d’alliance à Jérusalem (II. Rois, 6, 1).
- Il danse nu devant l’Arche (II. Rois, 6, 16-23).
- Composition des psaumes.
Notes
1↑ | Dominique VINAY, « Le symbolisme politique de David à la harpe dans le Penser du Royal Mémoire de Guillaume Michel (1518) ». Albineana, Cahiers d’Aubigné, Année 2005, 17, pp. 123-151. |
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2↑ | Louis REAU, Iconographie de l’art chrétien. Paris, Presses Universitaires de France, 1953-1958 (Kraus Reprint, 1988), II, 1, p. 254. |
3↑ | « Dans ses expéditions, David réussissait partout où l’envoyait Saül, et Saül le mit à la tête des hommes de guerre. Il était bien vu de tout le peuple et même des serviteurs de Saül. Au retour de l’armée, lorsque David revint après avoir tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d’Israël à la rencontre du roi Saül pour chanter et danser au son des tambourins, des cris de joie et des cymbales. Les femmes dansaient en se renvoyant ce refrain : « Saül a tué ses milliers, et David, ses dizaines de milliers. » Saül le prit très mal et fut très irrité. Il disait : « À David on attribue les dizaines de milliers, et à moi les milliers ; il ne lui manque plus que la royauté ! » Depuis ce jour-là, Saül regardait David avec méfiance. » (1S 18, 5-9). |
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