Sala di Aristotele, paroi nord-ouest

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Salle d’Aristote, paroi nord-ouest

Dans ce mur, l’un des deux qui conservent les décors les plus complets, a été ouverte la porte la plus monumentale de la salle : les couleurs (blanc et noir) de la Balzana siennoise alternent sur les chambranles ainsi que sur la lunette qui surmonte l’ouverture. A l’intérieur de cette lunette, on distingue encore quelques formes qui pourraient évoquer un emblème héraldique.

Au-delà de cette porte, l’espace a été muré. On peut pourtant encore apercevoir dans un recoin quelques restes d’un décor assez simple au motif floral.

Le cycle figuratif

Le discours figuratif s’articule au sein de trois tondi de diamètres inégaux, un grand au centre, dont le rayon fait écho avec celui de la paroi adjacente, et deux plus petits de part et d’autre. La partie interne de leurs encadrements respectifs (une ligne grise) se développe de manière à entrelacer le cercle central et les deux cercles latéraux (ainsi que la lunette de la porte qualifiée plus haut de monumentale). Le médaillon central se distingue des deux autres non seulement par ses dimensions supérieures, mais encore par la structure de son contenu figuratif : celui-ci s’inscrit dans un diagramme géométrique parfaitement centré au sein du format circulaire, et lui-même divisé en neuf carrés de dimensions égales. Le sujet de ce tondo central, appelé Ruota di Aristotele, donne aussi son nom à la salle. Chacun des deux tondi latéraux, qui sont très lacunaires, est dédié à une scène narrative unique dont le sujet est tiré de la Bible : on reconnaît le Jugement de Salomon, à gauche, et le Songe de Nabuchodonosor, à droite.

La composition générale est organisée de telle sorte que l’on commence inévitablement l’observation par le médaillon central : ses dimensions supérieures, son emplacement à l’aplomb du sommet de l’ancienne toiture aujourd’hui disparue, son articulation avec les deux panneaux latéraux créent ensemble l’obligation de focaliser sur lui.

Si les deux médaillons latéraux sont en relation avec le tondo central, dans une interaction soulignée par le jeu des formats ronds dont les encadrements s’enlacent, il apparaît également que les deux compositions latérales se répondent mutuellement et s’opposent sur le mode du positif (Salomon, à gauche) et du négatif (Nabuchodososor, à droite), le premier illustrant le roi juste et sage, le second le roi injuste et le tyran, selon le schéma ci-dessous :

SALOMON

justice

fondateur du Temple

Jérusalem

UMILITÀ (humilité)

NABUCHODONOSOR

roi injuste

profanateur du Temple

Babylone

SUPERBIA (orgueil)

L’analogie structurelle entre le mur principal de la Salle d’Aristote et le cycle du Bon Gouvernement de Lorenzetti à Sienne fait apparaître que, dans les deux cas, un diagramme central propose la norme permettant la réalisation du Bon Gouvernement. Sur les côtés, des figurations d’un type analogue permettent de représenter, respectivement, une exaltation du Bien et une mise en garde contre le Mal (on trouve d’ailleurs également sur les deux parois principales de la salle des Neuf du Palazzo Pubblico le caractère opérationnel de l’opposition Jérusalem – Babylone).

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