Giorgio Vasari (Arezzo, 1511 – 1574), peintre, architecte, figure importante de la Renaissance et « pionnier » de l’histoire de l’art de l’ère moderne avec la publication des Vite de’ più eccellenti architetti, pittori, et scultori italiani (« Vies des plus illustres architectes, peintres et sculpteurs italiens »), ouvrage qui constitue encore une source essentielle d’informations sur l’art et les artistes italiens des XIIIe-XVIe siècles.
« George Vasari naquit à Arezzo d’une famille d’artistes. Michel-Ange et André del Sarto lui enseignèrent le dessin. Guillaume de Marcillat et Rosso, l’art de peindre. Mais sa principale école fut Rome, où il fut conduit par Hippolyte, cardinal de Médicis, dont il s‘était acquis la faveur. Ce cardinal le présenta ensuite à sa famille ; il devint à Florence le directeur des arts et y fut comblé d’honneurs et de richesses. À Rome il dessina beaucoup d’après Michel-Ange. Raphaël et l’antique et se forma un style à peu près pareil à celui qui a été décrit au commencement de ce livre, à l’exemple des grands artistes de ce temps, il s’appliqua l’architecture et y acquit du talent. Comme eux, il put élever un palais, l’orner de peintures à fresque et à l’huile, d’ornements de tous les genres et le livrer enfin prêt à être habité au souverain qui l’avait désiré. Vasari acquit de la réputation et remplit de ses ouvrages toute l’Italie, depuis Naples jusqu’à Venise et Alexandrie. Accrédité par ses nombreux travaux, aidé de l’estime et de l’amitié de Michel-Ange dont il fut le flatteur assidu, il fut invité par Côme 1er à passer à sa Cour. Il arriva à Florence en 1553, amenant avec lui les nombreux élèves par lesquels il se faisait aider. Il arrivait dans un moment opportun pour sa gloire, quand les artistes que nous avons nommés étaient ou morts, ou dans une vieillesse avancée. Il présida à tous les grands travaux qu’ordonna Côme 1er. Le bâtiment appelé degli Uffizi fut élevé sur ses dessins, et il a en Italie une réputation méritée. Il orna de peintures le vieux palais. Une voûte de ce bâtiment représente le couronnement de Charles-Quint par Clément VII. C’est un de ses meilleurs ouvrages. S’il n’était resté de lui que le petit nombre de ceux qu’il fit avec application, il aurait mérité quelque réputation et occuperait un rang distingué parmi les hommes médiocres qui, à force de travail, ont fait quelque chose en peinture. Ce serait un Marmontel, un Laharpe.
Mais il a donné prise à la critique, en laissant une quantité énorme de mauvais ouvrages, peints avec une extrême rapidité par lui ou par ses élèves et qui, d’ailleurs, étant travaillés avec peu de couleurs et nullement empâtés, ont été cruellement maltraités par le temps. Ces méthodes expéditives du premier peintre de la cour de Florence et les raisonnements par lesquels il cherche à les justifier, dans un ouvrage qui a été longtemps le manuel des artistes, ont été une des principales causes de la décadence de l’art en Toscane. » [1]Stendhal, Écoles de peinture italiennes (1817). Paris, Le Divan, 1932.
Notes
1↑ | Stendhal, Écoles de peinture italiennes (1817). Paris, Le Divan, 1932. |
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