Tommaso di ser Giovanni di Mone di Andreuccio, dit ’Masaccio’ (Castel San Giovanni, aujourd’hui San Giovanni Valdarno, 1401 – Rome, avant le 18 novembre 1429 [1]La date est attestée par une note de bas de page du cadastre florentin (Daniela Parenti, « Nuovi studi sulla tecnica di Masolino e Masaccio », dans Arte cristiana, XCI, n. 815, marzo-aprile 2003, pp. 92-102).).
Pour la petite histoire, le surnom ‘Masaccio’ [2]Le surnom ’Masaccio’ est formé par le diminutif du prénom Tommaso (Maso) suivi du suffixe péjoratif « accio », vraisemblablement pour traduire un aspect marquant de la personnalité de l’artiste. Vasari rejettera cependant l’idée que le peintre ait pu avoir mauvais caractère (« […] il était la bonté même ») et attribue ce surnom à son « extrême négligence »). donné à l’artiste, conserve la mémoire d’un homme qui fut peut-être rude, mais ne dit évidemment rien de la grandeur du personnage au regard de l’histoire de l’art.
Pour illustrer l’avis universellement partagé sur le rôle immense de « rénovateur » joué par Masaccio en même temps que Donatello, Uccello, Brunelleschi, Ghiberti et Luca della Robbia, sans faire référence aux innombrables superlatifs employés à son égard, qu’il suffise de citer cet extrait de la Vita que lui consacre Vasari : « […] les plus excellents artisans, connaissant très bien sa vertu, lui ont attribué la gloire d’avoir ajouté de la vivacité dans les couleurs, un dessin plein de terribilità, un très grand relief dans les figures, et de l’ordre dans les vues de groupes ; affirmant universellement que, depuis Giotto, de tous les maîtres anciens Masaccio est le plus moderne jamais vu [3]« E gli artefici più eccellenti, conoscendo benissimo la sua virtù, gli hanno dato vanto di avere aggiunta nella pittura vivacità ne’ colori, terribilità nel disegno, rilievo grandissimo nelle figure, et ordine nelle vedute degli scorti; affermando universalmente che da Giotto in qua, di tutti i vecchi maestri Masaccio è il più moderno che si sia visto ». ». Ce qui est plus intéressant est la façon dont Vasari caractérise cette modernité : « Il découvrit les belles attitudes, mouvements, allures fières et vivantes, et un certain relief qui est vraiment celui de la nature, ce qu’aucun peintre n’avait fait avant lui. Comme il possédait un excellent jugement, il considéra que les figures qui n’étaient pas bien plantées ou n’avait pas les pieds dessinés en raccourcis sur le sol, mais s’élevaient sur le bout des orteils, manquaient de qualité et de style sur les points essentiels et que les artistes qui le faisait prouvaient leur ignorance du raccourci. […] Il donna à ses œuvres délicatesse et fondu, accordant l’incarnat des têtes et des chairs avec la couleur des drapés qu’il se plaisait à rendre par quelques plis plein d’aisance et de naturel : ceci a été très utile aux artistes et Masaccio mérite d’en être loué comme s’il en avait été l’inventeur ; si les œuvres de ses prédécesseurs peuvent être appelées peintures, les siennes en comparaison sont la vie, la vérité et la nature même [4]Giorgio Vasari, « Vie de Masaccio, peintre de San Giovanni di Valdarno », dans Le Vite de’ piu eccellenti pittori, scultori e architettori (1550 et 1568), traduction éditée et commentée sous la direction d’André Chastel. Paris, Berger-Levrault, 1983, pp. 145-146). ».
Notes
1↑ | La date est attestée par une note de bas de page du cadastre florentin (Daniela Parenti, « Nuovi studi sulla tecnica di Masolino e Masaccio », dans Arte cristiana, XCI, n. 815, marzo-aprile 2003, pp. 92-102). |
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2↑ | Le surnom ’Masaccio’ est formé par le diminutif du prénom Tommaso (Maso) suivi du suffixe péjoratif « accio », vraisemblablement pour traduire un aspect marquant de la personnalité de l’artiste. Vasari rejettera cependant l’idée que le peintre ait pu avoir mauvais caractère (« […] il était la bonté même ») et attribue ce surnom à son « extrême négligence »). |
3↑ | « E gli artefici più eccellenti, conoscendo benissimo la sua virtù, gli hanno dato vanto di avere aggiunta nella pittura vivacità ne’ colori, terribilità nel disegno, rilievo grandissimo nelle figure, et ordine nelle vedute degli scorti; affermando universalmente che da Giotto in qua, di tutti i vecchi maestri Masaccio è il più moderno che si sia visto ». |
4↑ | Giorgio Vasari, « Vie de Masaccio, peintre de San Giovanni di Valdarno », dans Le Vite de’ piu eccellenti pittori, scultori e architettori (1550 et 1568), traduction éditée et commentée sous la direction d’André Chastel. Paris, Berger-Levrault, 1983, pp. 145-146). |
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