
Francesco Camilliani (Florence, avant 1530 – 1586)
Stemma mediceo con mascheroni tra due ercoli (Blason médicéen avec mascarons entre deux Hercules), v. 1563
Inscriptions :
- (dans le cartouche) : « COSIMVS MEDICES FLORENTIAE ET SENARUM DUX » [1]« Côme de Médicis, duc de Florence et de Sienne. »
Provenance : In situ.
Sienne, Forteresse de Santa Barbara, bastion nord.
A l’origine le blason de la famille des Médicis était constitué de onze « boules (palle) de gueules sur un champ d’or ». Côme l’Ancien réduisit le nombre de boules à huit. Son fils Pierre se contenta de sept, dont l’une chargée de fleur de lys, au centre de l’écu. En 1465, ce dernier avait obtenu du roi de France Louis XI pour lui-même, « ses héritiers et […] ses successeurs nés et à naître de légitime mariage qu’il puisse à présent, dans l’avenir et pour toujours avoir et porter sur leur blason trois fleurs de lys » (les fleurs de lys de France) en récompense de services rendus à la couronne. Laurent le Magnifique continua le travail de simplification en réduisant le nombre de boules à six, plaçant celle fleur-de-lysée au sommet de l’écu. Côme Ier finalement fixa définitivement les armoiries en optant pour un écu oval.
Les boules, dans le langage héraldique, sont qualifiées de besants [2]Ces pièces de monnaie d’or d’époque byzantine feraient alors référence à l’origine de la fortune familiale des Médicis qui furent avant tout des banquiers. ou de tourteaux [3]Si la désignation besant rappelle les pièces d’or ou d’argent de Byzance, celle de tourteau évoque, en héraldique, les pains ronds ou les tourtes (le français courant a gardé le terme tourteau pour nommer des gâteaux de forme circulaire.. Dans le registre moins glorieux de la médisance, ces boules ont également été assimilées à des pilules [4]La rumeur circula en France afin de diffamer la reine Catherine de Médicis., ces dernières faisant allusion au sens latin du mot medicus, médecin (en italien : medico, plur. medici).
D’une certaine manière, Francesco Camilliani [5]Francesco Camilliani ou della Camilla (Florence, avant 1530 – 1586) : sculpteur et architecte, il commença à étudier la sculpture, selon le témoignage de Vasari, avec Baccio Bandinelli. Il est particulièrement célèbre pour la construction de la monumentale Fontana Pretoria, qui a nécessité l’essentiel de son activité. Initialement placée dans le jardin du palais florentin … Poursuivre réussit le tour de force consistant à inscrire une forme de terribilità [6]Le terme terribilità, intraduisible autrement qu’au moyen d’une périphrase, renvoie à la vision personnelle et unique de Michel-Ange, qualifiée de « terrible » par ses contemporains, telle qu’elle éclate dans la voûte de la Chapelle Sixtine, entre exaltation de forces titanesques, d’exploits athlétiques et de formes surhumaines. Ou encore, dans la sculpture de nus (ignudi) … Poursuivre dans ces blasons destinés à affirmer la puissance des grands-ducs médicéen (ce rôle est alloué au gigantisme du format, ainsi qu’à la présence de héros ou du dieux grec dédoublé qui incarne la puissance physique), sans renoncer à la grâce particulière des corps et de leurs attitudes, directement héritée des peintres de la Maniera, ses contemporains, parmi lesquels, en premier lieu, Pontormo et Bronzino.
Notes
1↑ | « Côme de Médicis, duc de Florence et de Sienne. » |
---|---|
2↑ | Ces pièces de monnaie d’or d’époque byzantine feraient alors référence à l’origine de la fortune familiale des Médicis qui furent avant tout des banquiers. |
3↑ | Si la désignation besant rappelle les pièces d’or ou d’argent de Byzance, celle de tourteau évoque, en héraldique, les pains ronds ou les tourtes (le français courant a gardé le terme tourteau pour nommer des gâteaux de forme circulaire. |
4↑ | La rumeur circula en France afin de diffamer la reine Catherine de Médicis. |
5↑ | Francesco Camilliani ou della Camilla (Florence, avant 1530 – 1586) : sculpteur et architecte, il commença à étudier la sculpture, selon le témoignage de Vasari, avec Baccio Bandinelli. Il est particulièrement célèbre pour la construction de la monumentale Fontana Pretoria, qui a nécessité l’essentiel de son activité. Initialement placée dans le jardin du palais florentin du frère de la grande-duchesse Eleonora de Tolède, elle fut mise en vente grâce à l’intervention de son frère Don Garçia, premier vice-roi de Sicile et gouverneur de Palerme, auprès du Sénat de la cité qui l’acheta pour enrichir encore la ville. La fontaine, après avoir été démontée, fut envoyée vingt ans plus tard vers sa destination. Il est encore possible de l’admirer aujourd’hui. Giorgio Vasari l’évoquait, avec un enthousiasme quelque peu empreint de chauvinisme, comme une « fontaine prodigieuse qui n’a pas d’égal à Florence ou peut-être en Italie ». |
6↑ | Le terme terribilità, intraduisible autrement qu’au moyen d’une périphrase, renvoie à la vision personnelle et unique de Michel-Ange, qualifiée de « terrible » par ses contemporains, telle qu’elle éclate dans la voûte de la Chapelle Sixtine, entre exaltation de forces titanesques, d’exploits athlétiques et de formes surhumaines. Ou encore, dans la sculpture de nus (ignudi) agités par l’anxiété ou comme épuisés par une invincibile oppression intérieure. |
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.