Taddeo di Bartolo, « Virgin and Child with angels »

Taddeo di Bartolo (Asciano, v. 1363 – Sienne, 1422)

Virgin and Child with angels (La Vierge et l’Enfant avec des anges), 1418.

Panneau central du polyptyque de San Domenico (Gubbio), tempéra sur panneau, 175,5 x 88,7 cm.

Inscriptions :

  • (à la base du cadre, dans la rangée de dix quadrilobes) : « TA/DE/VS/DE/SEN/ISP/IXIT/HOC/OPVS/1418 » [1]« Tadeus de Senis pinxit hoc opus 1418 » (Taddeo de Sienne peignit cette œuvre en 1418).
  • (dans l’auréole de la Vierge) : « MATER PULCHRE DILECTIONIS » [2]« […] ego mater pulchrae dilectionis et timoris et agnitolis et sancta spei » (Je suis la mère du bel amour, et de la peur [de la crainte de Dieu], et de la connaissance, et de la sainte espérance.) Siracide 24, [17] 24.
  • (sur le rouleau de musique déroulé par des anges) : « Regina c[a]eli [laeta]re alleluya quia [quem mer]uisti port/are, alle[luia Resurre]xit sicut d[i]xit, alleluia ora [pro nobis De]um, alleluia » [3]« Regina caeli, laetare, alleluya ; / Quia quem meruisti portare, alleluya ; / Resurrexit, sicut dixit, alleluia ; / Ora pro nobis Deum, alleluya. » (Réjouis-toi, Reine du ciel, alléluia, car celui que tu as mérité de porter, alléluia, est ressuscité comme il l’avait annoncé, alléluia ; prie Dieu pour nous, alléluia). L’auteur de l’antienne … Poursuivre

Provenance : église de San Domenico, Gubbio (Ombrie).

Cambridge (MA), Fogg Art Museum.

Dans cette œuvre, qui constituait le volet central du Polyptyque de San Domenico, la Vierge Marie, personnage principal de la scène, est assise en majesté sur un trône composé de séraphins aux ailes rougeoyantes, en forme de flammes, des anges dont l’apparence ardente est inspirée de l’amour divin. Aux pieds de la Vierge portant l’Enfant, agenouillés sur un sol à la végétation luxuriante, huit anges déploient une longue banderole sur laquelle on peut lire la partition d’un hymne marial en forme d’antienne [4]L’antienne, terme liturgique venant du grec antiphonê (« qui répond à ») est l’ancêtre du refrain. Souvent brève, et de préférence chantée, l’antienne précède et suit chaque verset d’un psaume., le Regina Caeli [5]Voir note 3. qu’ils chantent en chœur.

L’œuvre, offerte par Edward W. Forbes au Fogg Art Museum de Cambridge (MA), provient de la collection romaine des princes de Torlonia. [6]Auparavant, il est possible que le panneau ait figuré dans la collection des marquis de Ranghiasci à Gubbio. En 1835, le présent volet principal est encore signalé dans l’église de Gubbio par Ettore Romagnoli qui note « un panneau à fond d’or où est peinte la Vierge avec le saint Enfant dans les bras, et autour, une guirlande de petits anges assez gracieux. A ses pieds, on relève cette inscription : « Taddeo de Sienne peignit cette œuvre en 1418 » [7]Ettore ROMAGNOLI, Biografia cronologica de’ Bellartisti senesi, ms, 13 vol. , v. 1835 (rééd. an. Florence, 1976-1978, vol.III, p. 498).. Elle illustre à quel point sont grandes, en 1418, la célébrité et l’influence de Gentile da Fabriano parmi la génération des peintres siennois en activité. Cette influence est telle que Taddeo di Bartolo, « le plus important d’entre eux, peint le présent panneau la même année, en reproduisant le groupe d’anges agenouillés tenant un rouleau où s’inscrit un hymne à la louange de la Vierge [représenté à l’identique par Gentile] dans la Vierge à l’Enfant des Gentils avec des anges (Pérouse, Galleria Nazionale dell’Umbria). » [8]Gabriele FATTORINI, « Gentile da Fabriano, Jacopo della Quercia and Siena : the ‘Madonna dei banchetti’ », The Burlington Magazine, 152, CLII (mars 2010), pp. 154-155.

Notes

Notes
1 « Tadeus de Senis pinxit hoc opus 1418 » (Taddeo de Sienne peignit cette œuvre en 1418).
2 « […] ego mater pulchrae dilectionis et timoris et agnitolis et sancta spei » (Je suis la mère du bel amour, et de la peur [de la crainte de Dieu], et de la connaissance, et de la sainte espérance.) Siracide 24, [17] 24.
3 « Regina caeli, laetare, alleluya ; / Quia quem meruisti portare, alleluya ; / Resurrexit, sicut dixit, alleluia ; / Ora pro nobis Deum, alleluya. » (Réjouis-toi, Reine du ciel, alléluia, car celui que tu as mérité de porter, alléluia, est ressuscité comme il l’avait annoncé, alléluia ; prie Dieu pour nous, alléluia). L’auteur de l’antienne Regina Caeli, dont le titre, comme dans nombre de prières, est constitué des premiers mots du texte, demeure inconnu. La légende considère que Grégoire le Grand en est l’auteur. Le saint pape, d’après cette légende, aurait entendu trois anges chanter les trois premiers versets dans la basilique romaine de Santa Maria in Aracoeli, et aurait ensuite composé lui-même le quatrième. L’histoire est rapportée par Guillaume Durand, dans le Rationale diuinorum officiorum, Lyon, 1565, p. 376 : « Beatus Gregorius […] aidotæ dicuntur tres voces angeloru canentiu : Regina cæli lætare, allelu Ia : quia quem meruisti portare, allelu Ia : resurrexit sicut dixit allelu Ia : statimque beatus Greg. adiunxit : Ora pro nobis Deum allelu Ia. » (Ia est le diminutif de Yahvé).
4 L’antienne, terme liturgique venant du grec antiphonê (« qui répond à ») est l’ancêtre du refrain. Souvent brève, et de préférence chantée, l’antienne précède et suit chaque verset d’un psaume.
5 Voir note 3.
6 Auparavant, il est possible que le panneau ait figuré dans la collection des marquis de Ranghiasci à Gubbio.
7 Ettore ROMAGNOLI, Biografia cronologica de’ Bellartisti senesi, ms, 13 vol. , v. 1835 (rééd. an. Florence, 1976-1978, vol.III, p. 498).
8 Gabriele FATTORINI, « Gentile da Fabriano, Jacopo della Quercia and Siena : the ‘Madonna dei banchetti’ », The Burlington Magazine, 152, CLII (mars 2010), pp. 154-155.