C’est vraisemblablement à l’instigation du pape Damase [1]Damase ou Damase Ier (Rome, v. 305 – 384) : fils de prêtre et membre du clergé romain par tradition familiale, il accède au pontificat en 366, à la suite d’une élection entachée de violence, dans une époque troublée par les dissensions théologiques et les querelles de partis. On lui opposera même un antipape durant quelque temps. Prélat autoritaire, … Poursuivre que, s’appuyant sur les manuscrits grecs d’une version courante en Orient, Jérôme de Stridon traduit les Évangiles à Rome, entre 383 et 384. Plutôt que de composer une traduction renouvelée qui pourrait heurter les habitudes, il révise une version européenne de la Vetus Latina [2]Vetus Latina (« vieille [traduction] latine ») : nom collectif des anciennes versions latines des textes bibliques effectuées à partir des textes grecs. Les plus anciennes d’entre elles remontent au IIe siècle. Ces traductions, effectuées à différents endroits par des traducteurs différents, sans contrôle de la hiérarchie … Poursuivre des Évangiles — vraisemblablement une version d’Eusèbe de Césarée [3]Eusèbe de Césarée (v. 265 – 339) : auteur de nombreuses œuvres, dont une importante, l’Histoire ecclésiastique. Il est considéré comme le « père de l’histoire ecclésiastique » et, bien qu’il ne soit pas reconnu comme un Père de l’Église, ses écrits historiques ont une importance capitale pour la connaissance des trois premiers … Poursuivre.
Le texte, connu de nos jours sous le nom de Vulgate, n’était toujours pas fixé au VIIIe siècle ni son usage réellement « vulgarisé » : celui-ci commencera à réellement se répandre aux alentours de 850, notamment grâce à la diffusion des bibles carolingiennes illustrées dites « Bibles de Tours », la Bible de Moutier-Grandval ou encore la Bible Vivien [4]Pierre-Maurice BOGAERT, « The Latin Bible, c. 600 to c. 900 », dans Richard MARSDEN et E. Ann MATTER (éds.), The New Cambridge History of the Bible, vol. II : From 600 to 1450, Cambridge University Press, 2012, p. 69..
Notes
1↑ | Damase ou Damase Ier (Rome, v. 305 – 384) : fils de prêtre et membre du clergé romain par tradition familiale, il accède au pontificat en 366, à la suite d’une élection entachée de violence, dans une époque troublée par les dissensions théologiques et les querelles de partis. On lui opposera même un antipape durant quelque temps. Prélat autoritaire, il est l’une des grandes figures épiscopales des premiers siècles de l’ère commune, dont l’action énergique contribue à la fois « à la romanisation du christianisme et à la christianisation de Rome », jetant les bases du développement futur de la papauté malgré un épiscopat troublé. |
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2↑ | Vetus Latina (« vieille [traduction] latine ») : nom collectif des anciennes versions latines des textes bibliques effectuées à partir des textes grecs. Les plus anciennes d’entre elles remontent au IIe siècle. Ces traductions, effectuées à différents endroits par des traducteurs différents, sans contrôle de la hiérarchie ecclésiastique, sont très diverses et pas toujours très précises. |
3↑ | Eusèbe de Césarée (v. 265 – 339) : auteur de nombreuses œuvres, dont une importante, l’Histoire ecclésiastique. Il est considéré comme le « père de l’histoire ecclésiastique » et, bien qu’il ne soit pas reconnu comme un Père de l’Église, ses écrits historiques ont une importance capitale pour la connaissance des trois premiers siècles de l’histoire chrétienne.) — dont il améliore la fluidité et la couleur latine ((Yves-Marie DUVAL, « Jérôme et la « Vulgate » », dans Alain Corbin (dir.), Histoire du christianisme, Seuil, 2007, p. 117. |
4↑ | Pierre-Maurice BOGAERT, « The Latin Bible, c. 600 to c. 900 », dans Richard MARSDEN et E. Ann MATTER (éds.), The New Cambridge History of the Bible, vol. II : From 600 to 1450, Cambridge University Press, 2012, p. 69. |