Balìa

Terme qui, dans les républiques de Sienne, Florence et Pérouse, désigne un territoire administratif, une seigneurie, un pouvoir ou une autorité. 

Le vocable apparaît pour la première fois en 1212, dans l’acte de soumission de Montalcino à Sienne. Il indique un collège extraordinaire élu, doté de l’autorité suprême conférée par le Consistoire pour traiter une affaire spéciale, nécessitant célérité, indépendance et compétences particulières. Les membres, issus de tous les Monti et également répartis entre les Terzi (du moins à l’origine), oscillaient entre six et trente-six. Ils étaient élus pour une durée courte, nécessaire au règlement de l’affaire spéciale, et n’étaient soumis qu’aux limitations imposées par le décret qui définissait leur mission. 

Bien que née pour exercer l’arbitrage de manière extraordinaire, la Balìa, qui donnait de bons résultats, finit par être pérennisée et devenir partie intégrante de la structure institutionnelle siennoise, jusqu’à ce que la conduite des affaires lui soit confiée par le Consistoire et qu’elle devienne une magistrature presque permanente, dès la fin du Trecento. 

Au fil du temps, les champs d’action des deux institutions (Consistoire et Balìa) empiétèrent l’une sur l’autre. Il arrivait que les deux instances se réunissent pour traiter de sujets qu’ils avaient en commun.

La Balìa est demeurée au cœur des institutions jusqu’à la chute de la république survenue en 1555 (date de la fin du siège de Montalcino). Avec la réforme médicéenne de 1560, elle devint une magistrature ordinaire, composée de 20 citoyens des différents Monti, renouvelée chaque année. Elle a été supprimée en 1786, lorsque Pietro Leopoldo, réformant l’État, a créé la Communauté de Sienne.

Bibliographie : G. PRUNAI-S. DE’ COLLI, La Balìa dagli inizi del XIII secolo fino alla invasione francese (1789). Bullettino senese di storia patria”, LXV, 1958, pp. 33-96; D. MARRARA, Studi giuridici sulla Toscana medicea. Contributo alla storia degli Stati assoluti in Italia, Milano 1965, pp. 111-130; E. FASANO GUARINI, Le istituzioni di Siena e del suo Stato nel ducato mediceo, in I medici e lo Stato senese (1555-1609). Storia e territorio, a cura di L. Rombai Roma 1980, pp. 49-62.

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