Les origines du Consistoire remontent à l’époque de la municipalité épiscopale et notamment au collège des consuls qui épaulaient l’évêque dans le gouvernement de la ville. À cours de la seconde moitié du XIIIe s., le Consistoire est devenu l’organe suprême du gouvernement siennois, auquel toutes les magistratures de la République furent subordonnées. [1]Le Consistoire était l’équivalent de la Signoria dans d’autres États (Florence, entre autres).
Le nombre de personnes qui le composaient variait très fréquemment, essentiellement en relation avec les événements politiques internes de la ville. À partir de la seconde moitié du XIIIe s., en effet, différents gouvernements se succédèrent à Sienne, qui tiraient leur nom du nombre de membres du Consistoire : les Vingt-Quatre, les Neuf [2]Les Neuf étaient qualifiés de priori e difensori (prieurs et défenseurs., les Douze, etc. Lorsqu’il s’agissait d’affaires particulièrement importantes, le consistoire se réunissait avec d’autres magistratures de la ville, les Ordines : les magistratures ou collèges admis à y participer n’étaient pas toujours les mêmes, mais eux aussi variaient en fonction des événements politiques de la ville.
D’abord présidé par le Podestà, puis par le Capitano del Popolo, le Consistoire a vu sa composition varier elle aussi très fréquemment. Il était généralement composé des principaux partis politiques siennois, des Prieurs qui constituaient le véritable Conseil et dont le nombre donnait son nom au gouvernement (voir ci-dessus), des quatre provéditeurs de la Gabelle générale, des maîtres porte-étendard des Terzi de la ville, des représentants de la Mercanzia, ainsi que de Sages. D’autres magistrats de la ville ou même de simples particuliers pouvaient être sollicités ponctuellement afin d’offrir leurs compétences particulières.
La durée du mandat des membres du Consistoire, nommés par tirage au sort parmi des listes pré-établies, était de deux mois. Pendant toute la durée de leur charge, les signori étaient logés au Palais Public et ne pouvaient sortir que pour des occasions extraordinaires ou d’extrême nécessité. Dans ce cas ils étaient encadrés de Rotellini, officiers subalternes appelés ainsi parce qu’ils portaient à la main des pointes surmontées de disques peints aux couleurs de la Commune. Lors d’occasions solennelles où le Consistoire sortait en grande pompe, ses membres portaient des robes de damas rouges avec une toque de la même couleur, doublées de vair.
La compétence de cette magistrature embrassait toutes les activités de l’État. Le Conseil général lui-même n’était convoqué que pour les affaires que le Consistoire jugeait opportun de lui soumettre, mais qui avaient déjà été discutées par lui, et ceci bien que les Statuts aient assuré au Conseil un champ d’action qui ne pouvait être usurpé. Le Consistoire était le seul à jouir du droit d’initiative et pouvait décider de toute pétition ou proposition qui lui était présentée.
Bien qu’avec des modifications dans sa composition et son fonctionnement, cette magistrature maintenu son prestige politique inchangé jusqu’au milieu du XVe siècle, période à partir de laquelle une nouvelle instance, la Balia, acquit une importance toujours plus grande dans le gouvernement de la ville, jusqu’à assumer nombre des prérogatives du Consistoire. Ce dernier finit par ne conserver que le traitement des affaires courantes, et l’administration de la justice civile et criminelle.
Le Consistoire a été supprimé en 1808, pendant l’occupation française.
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